Facebook et YouTube à la recherche d’un modèle payant ?

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Effet de la crise ? La pub ne semble plus suffire à Facebook et à YouTube pour monétiser leur audience. Les deux géants pensent à des formules qui pousseront le surfeur à ouvrir son porte-monnaie. Crédible ?

La gratuité a longtemps été (et reste) le credo de nombreux acteurs du Web La publicité permet en effet de proposer des services ou contenus gratuits au grand public. Cela fonctionne : Google propose la totalité de ses services gratuitement et parvient à dégager près de 11 milliards de dollars de bénéfices. Dans l’univers des réseaux sociaux, LinkedIn est aussi un cas d’école : le réseau dégageait en 2012 un bénéfice net de 21 millions de dollars soit deux fois plus qu’un an auparavant.

Mais tous les géants du Net ne sont pas autant à la fête et nombreux sont encore ceux qui cherchent le modèle gagnant. En tête de peloton, les réseaux sociaux comme Facebook, qui attire près d’un milliard d’utilisateurs totalement accros mais dont le business model peine encore à convaincre les investisseurs. Récemment, le site a annoncé de gros changements sur son “fil d’actualité”, l’endroit où les utilisateurs voient défiler les activités de leurs contacts. Des adaptations cosmétiques destinées à (encore) augmenter le temps que passent les surfeurs sur le réseau… et faire la part belle à la publicité.

Payer pour échapper à la pub ?

Mais ce qui a surtout excité la planète web et nourrit de nombreuses spéculations, c’est le dépôt par Facebook d’un brevet baptisé “personnalisation payante du profile”. Celui-ci contient les grandes lignes d’un… Facebook payant. L’utilisateur pourrait payer pour, notamment, personnaliser son profil et éviter la publicité. Les responsables du réseau social démentent et soutiennent que Facebook restera toujours gratuit. Reste que le réseau de Mark Zuckerberg envisage visiblement toutes les pistes pour doper ses revenus et, ainsi, rassurer les investisseurs suite à son introduction en Bourse en demi-teinte. Depuis quelques temps, les utilisateurs de quelques pays peuvent, par exemple, mettre en avant certains de leur contenu contre rémunération. Mais, faire payer l’accès à Facebook reste peu probable : les internautes ne s’y soumettraient pas. L’une des pistes serait la mise en place d’inscriptions “premium” permettant à ceux qui payeraient d’obtenir plus de services ou, comme le prévoit le brevet, d’adapter leur profil. Un concept proche de LinkedIn qui propose des services “premium” pour quelque 15 euros mensuels. Facebook pourrait aussi faire payer les entreprises pour l’utilisation du réseau social. Après les avoir aidées à construire leurs pages et leur présence en ligne, leur demanderait-il de passer à la caisse ? En tout cas, Facebook multiplie les tentatives pour convaincre : sur l’année 2012, son bénéfice net a, en effet, fondu à seulement 53 millions de dollars en raison de ses investissements pour se trouver une place sur le mobile.

Facebook n’est pas le seul à se chercher : le géant de la vidéo en ligne, Youtube, envisage aussi des formules payantes. Les revenus du site de vidéos ne sont pas divulgués par Google, son propriétaire. Mais, la plateforme compte aussi lancer une série de chaînes thématiques sur abonnement, en marge de l’accès gratuit. Avec des prix assez bas : 1 à 5 euros par mois. L’accès payant à des contenus en première serait aussi à l’étude. Pas de doute : la publicité seule semble ne plus suffire.

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