eBook: Google tente de rattraper Amazon

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Le géant de l’Internet a conclu un accord avec les éditeurs américains pour la numérisation de millions de livres. Objectif : conquérir des parts de marché dans un secteur dominé par Amazon.

Le conflit aura duré sept ans devant les tribunaux. Il vient de se résoudre par un accord à l’amiable entre Google et l’AAP, l’association des éditeurs américains. Les éditeurs autorisent Google à numériser les livres qu’ils ne proposent plus sous forme imprimée. En contrepartie, ils pourront décider de leur mode de commercialisation : soit sur la bibliothèque numérique de Google, soit sur une autre plateforme.

La firme américaine s’était attiré le courroux des éditeurs et ayant-droits lorsqu’elle avait commencé à scanner des oeuvres sans leur autorisation. Son projet, toujours en cours, de bibliothèque numérique universelle, compte déjà plus de 20 millions d’ouvrages. Le but originel était de mettre à disposition des internautes un maximum d’informations, que ceux-ci peuvent évidemment facilement retrouver via le moteur de recherche Google. Une façon de plus d’attirer du trafic, celui-ci étant rentabilisé par la publicité.

Mais Google change petit à petit son fusil d’épaule, afin de profiter de l’explosion du marché du livre numérique, dont le grand gagnant se nomme aujourd’hui Amazon. Grâce au succès de la liseuse Kindle, l’entreprise est parvenue à asseoir sa domination et occupe 60 % du marché américain de l’e-book. Pour s’implanter dans le monde du livre, Amazon, qui touche 30 % du prix de chaque livre numérique vendu, a conclu des accords avec la plupart des éditeurs dans le monde.

“Long tail”

Google tente de suivre ce modèle : la firme a aussi conclu certains accords avec des éditeurs pour la vente des ouvrages récents, qui représentent les plus grosses ventes. Mais le succès de sa plateforme Google Play comme “librairie numérique” n’est pas encore au rendez-vous. Avec son accord avec les éditeurs américains, Google tente de dépasser Amazon par un autre marché : celui de la long tail. Les 20 millions d’ouvrages numérisés et en cours de numérisation sont en effet essentiellement des livres qui ne sont plus imprimés ou dont les ayant-droits sont inconnus. Dans un tel marché, l’objectif est d’atteindre un maximum de livres numérisés, sachant que chaque ouvrage s’adresse à un public cible limité.

Pour attirer plus de monde sur sa plateforme de livres numériques, Google mise donc sur ce catalogue “énorme”. Mais cela risque bien d’être insuffisant pour inquiéter Amazon, qui a développé un écosystème très attractif autour du Kindle. Google s’est récemment lancé dans le marché des tablettes avec sa Nexus 7 qu’elle assure “optimisée pour la lecture de livres numériques”. Mais le géant de l’Internet a clairement une longueur de retard sur ce marché.

Gilles Quoistiaux

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