Crowdfunding : l’offre s’étoffe

© Bernard De Keyzer

MyMicroInvest et Look & Fin débarquent sur le marché du financement participatif. Quel modèle séduira les apprentis investisseurs ?

Après MyFirstCompany, deux nouveaux projets de crowdfunding voient le jour en Belgique. Ils permettent à des particuliers d’investir dans de jeunes entreprises à partir d’une plateforme web. MyMicroInvest, qui bénéficie du soutien de l’entrepreneur José Zurstrassen, est un projet mixte, combinant crowdfunding et investissement “classique”, via une venture capitalist.

“Le crowdfunding permet de bénéficier de l’intelligence collective, explique l’initiateur du projet, Guillaume Desclée. C’est une sorte d’étude de marché préalable.” Les internautes servent en effet de filtre pour sélectionner les meilleurs projets. S’ils passent cette étape, un comité de sélection est ensuite chargé de vérifier que le plan financier tient la route.

Les investisseurs professionnels représenteront 80 % des montants investis, les 20 % restants étant fournis par les particuliers. Mais l’objectif est d’atteindre 50 % de financement participatif. MyMicroInvest espère soutenir quatre projets en 2012 (start-up et PME en croissance), pour un montant total de 1,2 million d’euros. Le modèle développé par MyMicroInvest offre aux particuliers la possibilité d’entrer dans le capital d’une jeune société. Le rendement, forcément aléatoire, est évalué au moment de la sortie de MyMicroInvest du capital de la société (après six ans environ).

Prêt à taux fixe et durée variable

Look & Fin est un projet de crowdfunding reposant sur un principe différent. Le particulier ne rentre pas dans le capital de la société, mais octroie un prêt à l’entreprise soutenue. Le taux est fixe (30 % pour le premier projet soutenu par Look & Fin). Par contre, la durée de remboursement est variable : elle dépend de l’évolution du chiffre d’affaires de la start-up. Le montant remboursé chaque mois étant un pourcentage du CA (5% par exemple), plus celui-ci progresse vite, plus le remboursement est rapide.

Ce système ne protège évidemment pas totalement l’investisseur. Si la société soutenue met la clé sous le paillasson, le “prêteur” risque de ne pas récupérer la totalité de sa mise. “On ne peut jamais offrir une garantie à 100 %, confirme Jean-Marc Bourg, CEO de Look & Fin. Mais nous ne sélectionnons que de jeunes entreprises qui ont un cash-flow positif, qui ont déjà un track-record et des capacités de remboursement.

Look & Fin, qui est soutenu par la région bruxelloise à hauteur de 30.000 euros par an, est une émanation de EEBIC (dont la SDRB est actionnaire majoritaire), une structure d’aide au démarrage d’entreprises. Elle vise 50 projets soutenus dans les trois prochaines années, pour des investissements de 100.000 euros maximum. Un plafond qui devrait passer prochainement à 200.000 euros.

Gilles Quoistiaux

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