CheckThis à la conquête du mobile à New York

© CheckThis

“Entre rien et un blog” voilà comment se définit CheckThis, une application web de créations de “posters” virtuels imaginée par Frédéric della Faille. Ce précurseur du web social a quitté sa Belgique natale en juillet dernier pour développer sa start-up à New York, elle vient de lancer son application mobile. Le début de l’American Dream ?

Pas le temps ou l’envie de vous lancer dans la création d’un blog ou d’un site plus élaboré pour diffuser une information privée ou professionnelle? Connectez-vous à l’interface 100% belge CheckThis , elle vous permet en trois clics, et même sans devoir vous enregistrer, de créer gratuitement un “poster” virtuel, une page web simple et interactive. Ce “poster” vous permettra d’annoncer la vente d’un bien ou l’organisation d’une fête d’anniversaire, de diffuser une offre d’emploi ou encore, de réaliser un sondage en y insérant, à votre guise, textes, images, fichiers MP3 et même vidéos avant de partager tout aussi facilement cette affichette virtuelle personnalisée sur les réseaux sociaux. Depuis peu, la start-up, propose une option pour mettre des objets en vente à la manière d’eBay, mais sans avoir à payer de frais, si ce n’est sur la transaction PayPal. Et en ce mois de mars, la société vient de franchir une nouvelle étape avec le lancement de son application mobile pour iPhone.

“Entre Twitter et Tumblr”

“Entre rien et un blog”, c’est ainsi que Frédéric della Faille définit CheckThis qu’il a mis sur pied fin 2011. Le site TechCrunch, référence en nouvelles technologies, le, qualifie, lui, d'”Instagram of social publishing“. On le situera plutôt, pour être moins minimaliste, “entre Twitter et Tumblr”. “CheckThis est une interface de micropublishing construite totalement sur l’éphémère, elle favorise le micro-communautaire temporaire”, commente, de son côté, son concepteur. Rattrapé par l’engouement des investisseurs – ils sont 9 actuellement à avoir investi plus de 900 000 dollars dans l’aventure – le side project que ce passionné du web 2.0 avait entamé lorsqu’il travaillait encore au sein de l’agence web Bureau347 mène actuellement sa propre vie et grandit de jour en jour. Aussi, CheckThis a vu son trafic quadrupler depuis la levée de fonds bouclée en juin 2012. Le nombre de “posters” créés s’approche aujourd’hui des 100 000 et la consultation des contenus via les navigateurs mobiles a été multipliée par 10 en un an. Mais même de l’autre côté de l’Atlantique, CheckThis reste fortement attaché à la Belgique, les Belges sont d’ailleurs ses premiers utilisateurs suivis de près des Américains. L’équipe actuelle se compose de 5 personnes : Melvyn Hills (product manager), deux ingénieurs développeurs tandis que Frédéric della Faille, CEO et designer, a déménagé cet été à New York et s’est adjoint les services d’un community manager recruté sur place.

New York, ville du mobile

S’installer à Big Apple, ville des nouveaux médias et du mobile par excellence, a pour but de donner un nouveau coup d’accélérateur à l’interface. “Nous avons mis notre dévolu sur New York, capitale des médias et du mobile plutôt que sur la Sillicon Valley, trop ciblée techno à notre goût”, explique ce visionnaire du web social qui, déjà en 1996, avait lancé Computer Love, une sorte de Facebook avant l’heure. Les bureaux de la CheckThis sont situés à Manhattan, et plus précisément au coeur de SoHo, dans le carré magique des nouveaux réseaux sociaux, à un jet de pierre du QG flambant neuf de Foursquare. “Nous profitons ici d’un formidable réseau d’entrepreneurs, de développeurs, et de l’énergie que dégagent des grands noms du web comme Foursquare, Tumblr et des médias tels que Newsweek ou Bloomberg”, s’enthousiasme Frédéric della Faille.

New York, où smartphones et tablettes sont omniprésents dans les rues, est une destination qui tombait sous le sens pour ce genre de projet web. En toute logique, CheckThis lance ce 13 mars sa propre application mobile disponible, dans un premier temps, sur iPhone. “Notre but est de nous glisser progressivement dans la poche de chaque utilisateur, l’expérience mobile est encore tout à fait différente de celle expérimentée sur le site, il faut être encore plus rapide, simple et efficace”, explique Frédéric della Faille. “L’utilisateur est dans l’instantané, mais nous devons essayer de nous projeter dans dix ans”, ajoute celui qui a fait ses classes chez Wanadoo, ZB22 et Emakina, autant parler d’une éternité dans le secteur des nouvelles technologies.

L’équipe est soutenue financièrement par 9 investisseurs, principalement des fonds de capital-risque (Lerer Venture, Index Ventures, SV Angel, Betaworks), le reste des aides provenant de “business angels”. Elle a aussi la chance de pouvoir faire appel, au quotidien, aux conseils avisés dans un secteur bien précis de grands noms des nouvelles technologies : Tim Van Damme d’Instagram pour le design, François de Halleux de Google+ pour le développement marketing, Robin Wauters (The Next Web, ex-TechCrunch) pour l’aspect nouveaux médias ou encore Jérôme Franck de Bureau347. Jared Hecht, co-fondateur de GroupMe (racheté en 2011 par Skype) est devenu, pour sa part, CEO coach et conseiller de la start-up il y a peu.

“Comme une équipe de foot qui marque des buts décisifs”

Les objectifs à court terme de CheckThis sont plutôt ambitieux, sans toutefois trop se mettre la pression, aucune levée de fonds supplémentaire n’est ainsi prévue à court terme même si la société se dit ouverte à d’autres opportunités. En 2013, la start-up compte, entres autres, développer son application mobile, notamment sur Android, faire évoluer ses “posters” en s’alimentant du feedback continu des internautes, agrandir son équipe aux Etats-Unis et élargir la cible de ses utilisateurs. “Pour le moment, CheckThis est surtout utilisé par une niche de développeurs web, d’étudiants en graphisme et d’agences de pub, notre but est d’élargir son utilisation à un plus grand public”, avance Frédéric della Faille. Et la géolocalisation dans tout ça ? “Nous n’y pensons pas encore, mais on en est à un clic”, argumente le concepteur. “Notre start-up fonctionne telle une équipe de foot qui marque des buts décisifs, nous avons des défis à relever, mais ils le seront en temps voulus”, conclut-il, confiant. Reste à ne pas louper le TGV des nouvelles technologies…

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