Apple aurait lancé la production de 10 millions d’iPad Mini

© Reuters

Sur le marché des tablettes 7 pouces, dominé par Amazon et sur lequel Google s’est positionné, Apple va devoir faire un effort sur les prix. Soit il s’aligne pour tuer la concurrence, soit il maintient un prix beaucoup plus élevé mais sa tablette va devoir innover.

Un mois après l’iPhone 5, Apple devrait dévoiler mardi une version plus petite et moins chère de sa populaire tablette iPad, une initiative que les analystes jugent défensive face aux prix agressifs de concurrents comme Amazon.

“Nous avons un petit peu plus à vous montrer”, a juste indiqué le groupe à la pomme sur les invitations pour l’événement qu’il organise mardi à San Jose en Californie. Des rumeurs circulent depuis des mois sur l’annonce d’un “iPad mini”.
10 millions d’unités en production

D’après le Wall Street Journal, Apple aurait lancé la production de 10 millions d’unités. “Pour Apple, étant donné son marketing produit bien huilé, 10 millions n’est pas une surprise”, souligne Roger Kay, un consultant de la société Endpoint Technologies Associates.

Un succès prariquement garanti
Comme pour tous les nouveaux gadgets du groupe, le succès du lancement de l’iPad mini est pratiquement garanti, mais les perspectives à plus long terme sont moins claires. Apple avait littéralement créé le marché des tablettes informatique en 2010 avec son premier iPad, dont la taille d’écran est restée jusqu’ici inchangée à 9,7 pouces de diagonale (24,6 centimètres). La sortie d’une version mini, à l’écran apparemment ramené à 7,85 pouces (19,9 centimètres), est en revanche une action “défensive”, estime Roger Kay: “Apple ne serait pas entré là-dedans si les autres ne l’avaient pas fait”.

Les tablettes 7 pouces, un marché défini par la concurrence
Cela va “probablement retirer un peu de vent des voiles d’autres (entreprises) comme Amazon”, estime-t-il. Le distributeur en ligne avait affirmé en août avoir raflé 22% du marché américain des tablettes avec son premier Kindle Fire, à l’écran de 7 pouces (18 centimètres).

“Le niveau a été fixé par Amazon”, prévient Roger Kay: avec des Kindle Fire vendus à partir de 199 dollars, Apple va être forcé de maintenir son prix bas et “n’aura pas ses marges bénéficiaires habituelles”. Amazon ne cache pas qu’il ne cherche pas à gagner d’argent avec ses tablettes, mais avec les contenus adaptés qu’il vend ensuite.

Google, entré sur le marché des tablettes cette année, a lui aussi fixé à 199 dollars le prix de sa Nexus 7, dotée également d’un écran de 7 pouces. Certains articles de la presse spécialisée lui ont même prêté récemment l’intention de sortir un nouveau modèle démarrant à 99 dollars.

Microsoft, dernier à se lancer sur le marché avec sa Surface qui sort vendredi, a fait le choix inverse d’un grand écran (10,6 pouces, soit 26,9 centimètres) et d’un prix plancher de 499 dollars, comme pour l’iPad actuel.

La grosse inconnue: la stratégie de prix

Pour Shaw Wu, analyste chez Sterne Agee, l’iPad mini “est le pire cauchemar de la concurrence, mais beaucoup dépendra de la stratégie de prix d’Apple”. “Nous ne pensons pas qu’Apple a besoin d’un prix aussi bas que 199 dollars”, estime-t-il: “Un prix entre 299 et 349 dollars aurait du sens”. Mais selon lui, “la vraie question, c’est de savoir si Apple décide de fixer des prix en ligne avec son modèle de marges, ou s’il se montre agressif et part avec l’idée de tuer la concurrence”.

L’iPad mini pourrait rogner sur les ventes de son grand frère, qui représentait 17 des 25 millions de tablettes vendues dans le monde au deuxième trimestre, mais devrait au final accroître encore le marché, en s’adaptant bien à un usage scolaire ou au jeu, juge Ben Reitzes, de Barclays.

Mais Apple joue aussi son image. “On a l’impression qu’Apple a perdu une partie de sa capacité d’innovation, et s’ils sortent un iPad mini renversant, ce qui sera difficile, ils peuvent regagner cette aura”, commente Jack Gold, de J. Gold Associates. “Apple est une marque haut de gamme, et ils veulent vous faire payer un prix haut de gamme”, prévient toutefois l’analyste: “Ils ne peuvent maintenir cela que s’ils offrent plus que les autres.”

Trends.be, avec L’Expansion.com

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