Android Honeycomb : comment Google veut contrer l’iPad

© Reuters

Le système de Google pour tablettes reprend le look de l’iPad avec la 3D en plus. Mais c’est surtout l’accès Web à la boutique de logiciels et l’achat au sein d’une application que l’on retiendra.

Android 3.0 n’est toujours pas prêt : c’est le constat dressé par les développeurs après la présentation, mercredi dans les locaux de Google, de son logiciel optimisé pour tablettes tactiles. Mais il devrait l’être bientôt…

L’interface visuelle n’est pas sans rappeler celle de l’iPad. Il en ressort parfois un sentiment de déjà-vu avec ces colonnes pour visualiser les messages, ce livre numérique qui tourne “délicatement” les pages et les autres applications phare de Google : Web, YouTube, Maps, etc.

Du côté des innovations, la démonstration de la visioconférence, qui utilise les deux caméras de la tablette Motorola Xoom, n’a pas franchement convaincu. Malgré la proximité des interlocuteurs, les images étaient saccadées et le son de mauvaise qualité.

“Google rattrape petit à petit son retard sur l’iOS d’Apple, estime néanmoins Ben Bajarin, analyste chez Creative Solutions. Ce qui en fait une solution incontournable dans le monde du mobile où je ne vois pas de place pour un troisième acteur majeur.”

D’autant qu’Honeycomb cherche malgré tout à se distinguer du logiciel d’Apple, avec le graphisme en 3D de la page d’accueil, qui crée la sensation de naviguer sur la tablette à la manière de Tom Cruise dans Minority Report. Un aspect futuriste qui contraste avec l’interface quelque peu rigide d’Apple, mais qui n’atteint pas la qualité de finition graphique de l’iPad, notamment au niveau des icônes.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Reste que la nouveauté la plus importante pour Google réside probablement dans l’accès Web à la boutique d’applications, Android Market, et la possibilité de payer au sein d’une application (in-app purchasing). C’est en effet la dernière brique qui manquait aux développeurs pour enfin réellement monétiser leurs applications Android.

“Google arrive aujourd’hui au niveau où Apple était voici presque deux ans, estime Bart Decrem, responsable de l’activité mobile chez Disney. Pour les développeurs, c’est une bonne chose car Android devient enfin une alternative viable à l’iOS. Avant, il était difficile voire impossible de gagner de l’argent sur Android.”

De quoi conforter l’optimisme d’Hugo Barra, directeur des produits mobiles chez Google, qui a présenté les éléments-clés d’Honeycomb à L’Expansion.com.

Android 3.0 Honeycomb est-il réservé aux tablettes ?

Oui. Honeycomb est optimisé pour les tablettes, mais certaines fonctions pourront voir le jour dans notre version d’Android pour téléphones, comme les thèmes visuels et les notifications. Le plus important, c’est qu’une application Android, qu’elle soit conçue au départ pour un téléphone ou une tablette, pourra fonctionner sur n’importe quel appareil Android (Ndlr, on comptabilise quelque 145 appareils utilisateurs ou candidats à l’utilisation d’Android).

Quelle est la date de disponibilité d’Honeycomb ?

Honeycomb est déjà disponible pour les fabricants de matériel comme Motorola (Ndlr, qui sortira sa tablette le mois prochain). Le kit de développement d’applications que l’on a présenté aujourd’hui, avec les fonctions visuelles (3D et colonnes) et la plateforme de paiement, sera, lui, disponible dans les prochaines semaines. Aujourd’hui, c’est encore une version préliminaire.

En quoi la présence d’Android Market sur le Web est-elle importante ?

C’est un nouveau canal de distribution pour les éditeurs. Avec ce nouveau site Web, ils pourront mettre en avant les qualités de leur logiciel, avec des captures d’écran et des vidéos, et offrir la possibilité aux utilisateurs de les télécharger directement depuis le Web, sur leurs appareils Android. Cela aura pour conséquence immédiate de multiplier le volume d’applications installées par les usagers et, donc, de mieux les monétiser.

Jean-Baptiste Su (dans la Silicon Valley), L’Expansion.com

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content