Alphabet, un géant tentaculaire incontournable

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La maison-mère de Google, Alphabet, qui a ravi à Apple sa place de première capitalisation boursière mondiale, est un géant incontournable sur internet, et cherche de plus en plus à s’étendre au-delà, au risque de se heurter aux régulateurs.

C’est l’un des quatre poids lourds américains du secteur technologique avec Apple, Facebook et Amazon (Google est le G de GAFA, l’acronyme parfois utilisé pour les décrire).

Alphabet a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 75 milliards de dollars et compte rien de moins que sept services revendiquant plus d’un milliard d’utilisateurs: le moteur de recherche Google Search, la messagerie Gmail, l’application de cartographie Google Maps, le site de vidéo en ligne YouTube, le système d’exploitation mobile Android, la boutique d’applications mobiles et de contenus numérique Google Play et le navigateur internet Chrome.

Jusqu’à début octobre dernier, Alphabet s’appelait Google. La holding Alphabet a été créée lors d’une réorganisation dont l’objectif affiché était de créer un peu plus de transparence sur les activités de plus en plus étendues du groupe. Google n’est plus aujourd’hui qu’une filiale recentrée sur le coeur de métier: le mobile, la publicité, la vidéo et la recherche en ligne.

Fondée en 1998 en Californie dans la Silicon Valley par Larry Page et Sergueï Brin, l’entreprise était au départ centrée sur un moteur de recherche ayant l’ambition d'”organiser l’information à l’échelle mondiale et de la rendre universellement accessible et utile”. Google Search l’emportera largement sur ses concurrents historiques, AltaVista puis Yahoo.

Le groupe s’est ensuite beaucoup diversifié à partir des années 2000 avec de nouveaux services qui se sont vite imposés comme Google Earth, Google Maps, Gmail, ou le réseau social Google Plus. Son développement est passé par plusieurs acquisitions notables, dont YouTube en 2006, la régie publicitaire en ligne DoubleClick en 2008 ou le fabricant de compteurs et alarmes connectés Nest Labs en 2014.

A côté de ses services en ligne, Google s’est aussi imposé ces dernières années comme un géant du mobile avec son système d’exploitation Android, utilisé par toute une série de fabricants et installé sur près de 85% des smartphones vendus dans le monde au troisième trimestre, selon les dernières estimations du cabinet Gartner.

Le groupe a également lancé toute une série de paris futuristes dans le domaine des voitures autonomes sans chauffeur (Google Car), de la domotique avec Nest, de la santé avec Calico (travaux sur le vieillissement) ou Verily (recherche sur des appareils connectés comme des lentilles de contacts pour diabétiques), de l’urbanisation (Sidewalk). L’avenir reste en revanche incertain pour les très médiatisées lunettes interactives Google Glass, dont la vente a été suspendue sine die l’an dernier.

Ces activités périphériques, ainsi que les sociétés d’investissements Google Capital et Google Ventures, ne font aujourd’hui plus partie du “nouveau Google” allégé, mais dépendent directement d’Alphabet. Elles ont accusé l’an dernier une perte d’exploitation de 3,6 milliards de dollars.

La holding Alphabet est l’entité désormais cotée en Bourse, et est dirigée par les co-fondateurs de Google Larry Page et Sergueï Brin, qui ont respectivement les postes de “directeur général” et “président”. Eric Schmidt est président exécutif du conseil d’administration. La filiale Google est dirigée pour sa part par Sundar Pichai.

Les activités de plus en plus étendues du groupe lui ont valu de nombreux heurts avec les régulateurs dans le monde, qu’il s’agisse de question de protection des données privées ou de concurrence. Alphabet a notamment hérité de la procédure lancée par la Commission européenne à l’encontre de Google pour abus de position dominante dans la recherche sur internet. La procédure, toujours en cours, pourrait se solder par une amende de plusieurs milliards de dollars.

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