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Grèce : double négociation pour un pays au bord du gouffre

Les médias n’ont parlé quasiment que de la Grèce, cette semaine, y compris durant tout ce weekend. Mais ce bruit médiatique autour de la Grèce n’empêche pas le citoyen de ne plus s’y retrouver…

Les médias n’ont parlé quasiment que de la Grèce, cette semaine, y compris durant tout ce weekend. Mais ce bruit médiatique autour de la Grèce n’empêche pas le citoyen de ne plus s’y retrouver. De quoi parle-t-on au juste ? En réalité, si le citoyen est un peu perdu, c’est parce qu’on parle de deux négociations en même temps.

La première concerne une tranche de 12 milliards d’euros qu’il faut verser à la Grèce d’ici quelques jours, sans quoi ce pays ne pourra pas passer l’été. Cette tranche de 12 milliards d’euros fait partie d’un premier plan d’aide de 110 milliards accordé à la Grèce en 2010. Si le paiement se fait en plusieurs tranches, c’est pour une raison simple : les autres pays européens veulent à chaque fois s’assurer que le gouvernement grec fait ce qu’il faut pour diminuer sa dette et assainir ses finances publiques.

Ce premier volet est déjà compliqué en soi, car les citoyens grecs ont l’impression qu’on les presse comme des citrons et se révoltent contre les nouvelles mesures d’économie. Visiblement, les garanties données par le gouvernement grec ont toutefois permis de débloquer cette cinquième tranche de 12 milliards, et la Grèce pourra donc se financer pour passer l’été.

Une deuxième négociation s’ajoute à celle que je viens de décrire. Tout le monde se rend compte que le premier plan de 110 milliards d’euros ne suffira pas pour sauver la Grèce et qu’il en faudra donc un deuxième de la même ampleur. Même s’ils ne sont pas heureux, les Européens sont d’accord pour y aller de leur poche, car ils savent que, si la Grèce tombe, d’autres pays comme le Portugal, l’Espagne, voire la Belgique ou la France, seront attaqués par les marchés financiers.

Toute la discussion porte donc sur le fait d’impliquer ou non les banques privées dans ce deuxième plan pour sauver la Grèce. Les Allemands insistent beaucoup car ils ne veulent pas que la charge du sauvetage de la Grèce retombe uniquement sur les épaules des contribuables européens.

L’accord final pourrait être le suivant : quand les banques seront remboursées par la Grèce, ces banques devront en quelque sorte s’engager à refinancer une nouvelle fois la Grèce. En principe, les banques ne seront officiellement pas obligées de le faire, mais il est clair que la pression sera forte pour qu’elles le fassent. Le feront-elles et à quelles conditions ? C’est tout l’objet des discussion à venir.

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