Ford Genk : “Cela confine à l’absence d’éthique”

(Belga) L’ancien patron de Volvo Cars Gent, Peter Leyman, trouve que ce que la direction européenne de Ford fait avec Genk “confine à l’absence d’éthique”. Il trouve particulièrement incompréhensible la confirmation, il y a quelques semaines encore, de l’arrivée à Genk de trois nouveaux modèles à produire.

Peter Leyman, directeur de Volvo Cars Gent entre 2001 et 2007, ne voit plus aucun avenir pour l’assemblage de voitures en Belgique. “Il n’y a plus de place pour la production de masse de produits standards comme les voitures”, constate-t-il. Pour Audi Bruxelles, il voit encore “un certain avenir”. “On y a mené un grand nettoyage pour repartir sur des bases saines. Mais si Volkswagen connaît des difficultés, eux aussi seront dans la tourmente”, estime-t-il. Volvo Cars à Gand, où Leyman a travaillé pendant 20 ans, est désormais aux mains du Chinois Geely. “Ils construisent des usines en Chine et aux Etats-Unis. Ils s’étendent alors qu’on est déjà en surcapacité. Je suis encore serein pour Gand pour les cinq prochaines années, mais après, la stratégie va sans doute changer”, prédit-il. Pour expliquer ce phénomène, Peter Leyman renvoie aux coûts salariaux en Belgique. “Cela joue sans doute, mais ce n’est pas déterminant. L’Allemagne et les Pays-Bas ont le même problème.” L’ancien patron pointe d’autres raisons à la décision de Ford. “Il n’y a pas de centres de décision en Belgique, qui est en outre un petit marché. Si tous les Belges arrêtaient d’acheter des Ford, cela n’aura pas un grand impact. C’est pour cette raison aussi que Renault a fermé son usine de Vilvorde.” Mais Peter Leyman martèle surtout que le “climat qui règne en Belgique n’est pas favorable aux entrepreneurs” et que le marché du travail ne fonctionne pas bien. “On voit aussi de l’insécurité fiscale”, ajoute-t-il. (PVO)

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