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FMI : une bonne nouvelle, un étonnement… et une crainte

Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international, vient de livrer ses prévisions pour l’économie mondiale. Ce qu’il faut en retenir tient en quelques mots : il y a d’abord une bonne nouvelle, ensuite un étonnement, et enfin une crainte.

Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international, vient de livrer ses prévisions pour l’économie mondiale. Ce qu’il faut en retenir tient en quelques mots : il y a d’abord une bonne nouvelle, ensuite un étonnement, et enfin une crainte.

La bonne nouvelle, tout d’abord. L’économie mondiale se redresse. Sur le planisphère du FMI, seuls trois pays apparaissent en rouge, c’est-à-dire en récession : le Venezuela, la Roumanie et la Grèce. Tous les autres sont donc en croissance, même si elle est parfois très faible ou bancale.

L’étonnement naît d’un constat a priori paradoxal. Le FMI a calculé qu’entre 2008 et 2014, la dette publique moyenne passera de 80 % à 120 % du PIB. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cette augmentation de la dette publique n’est pas imputable aux plans de soutien de l’économie mis en place par tous les pays pour éviter la dépression. Ces plans n’expliquent en effet que 10 % du dérapage de la dette publique. Tout le reste est imputable à la crise, à la chute des recettes fiscales et au coût du sauvetage des banques.

La crainte du FMI est relative à la guerre des monnaies actuelle entre les grands pays. Dominique Strauss-Kahn a rappelé – en vain, hélas – que, selon son institution, si, au lieu de jouer chacun pour soi, les pays jouaient plutôt la carte de la coordination, l’économie mondiale gagnerait 2,5 points de croissance. Surtout, nous aurions 30 millions d’emplois supplémentaires.

Le problème, c’est qu’au début de la crise, les gouvernements ont certes joué la carte de la solidarité, mais, à présent que cette crise s’estompe quelque peu, les solutions nationales ont à nouveau la cote. Quitte à s’appauvrir collectivement… Comme quoi les dirigeants politiques de la planète ont une mémoire de poisson rouge.

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