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Faut-il fermer définitivement la Bourse ?

La déprime des places de marché, si elle s’éternise, donnera du grain à moudre à des économistes alternatifs comme Frédéric Lordon, qui préconisent ni plus ni moins que de fermer définitivement la Bourse !

Le monde est à nouveau au bord du krach boursier : tel était le titre du journal Le Soir de samedi dernier. Nos confrères ont eu raison de parler de krach, car la semaine dernière a mis à genoux quasi toutes les places boursières du monde entier.

Malgré les appels au calme à répétition, malgré la mise en place d’un plan de sauvetage de 110 milliards d’euros en faveur de la Grèce, malgré des promesses de plans de rigueur pour les mois à venir, rien n’y a fait : les marchés financiers n’ont rien voulu entendre et presque toutes les Bourses ont dégringolé… pendant cinq jours d’affilée. On avait l’impression de se retrouver en 2008, à l’époque de la faillite de la banque Lehman Brothers. Certains n’ont pas hésité à dire que, si la faillite de Lehman Brothers était à 10 sur une échelle de la catastrophe, la semaine passée méritait bien un 7 sur cette même échelle !

Pourquoi cette descente aux enfers ? Comme toujours, les explications les plus alambiquées circulent pour justifier cette raclée boursière, notamment le risque de contagion de la maladie grecque à des pays comme le Portugal ou l’Espagne, mais aussi par des erreurs informatiques qui auraient provoqué involontairement des ventes massives. Tout cela est sans doute en partie vrai, mais la vraie raison demeure la panique, la peur. La Bourse, comme le disait avec malice Alain Siaens, ancien professeur à l’UCL, est une grande trouillarde, une grande nerveuse…

Si vous avez des doutes sur cette dernière explication, replongez-vous dans les articles de presse de la fin de la semaine dernière. Tous les experts attendaient avec fébrilité les chiffres de la création d’emplois du mois d’avril aux Etats-Unis. Selon ces mêmes experts, si ce chiffre n’était que de 200.000 emplois, ce serait mauvais… Résultat : les Etats-Unis ont créé 290.000 emplois en avril dernier. Mieux que prévu, donc. Cela prouvait également que le chômage commencera sans doute à baisser aux Etats-Unis.

Bref, voici une nouvelle qui aurait dû booster les Bourses. Au lieu de cela, c’était la panique à cause de la Grèce ! La Bourse vient à nouveau de démontrer que la panique, comme l’euphorie, est contagieuse. En 2009, les marchés étaient euphoriques alors que la situation macroéconomique n’était pas glorieuse ; aujourd’hui, les places s’enfoncent dans la déprime, alors que la plupart des économies mondiales ont sorti la tête de l’eau.

Cette situation, si elle s’éternise, donnera du grain à moudre à des économistes alternatifs comme Frédéric Lordon, qui préconisent ni plus ni moins que de fermer définitivement la Bourse.

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