Réveillez-vous !

Philippe Ledent, senior economist ING Belgium © B.Vanden Eynde/whitevision

Il y a 10 ans de cela, la question de la durabilité dans les entreprises faisait tout au plus l’objet de discussions superficielles. Ce thème va-t-il s’imposer, ou non ? Tel était, en substance, le sujet de ces discussions. Aujourd’hui, nul ne peut plus nier que la durabilité et, par extension, toutes les composantes de l’entrepreneuriat responsable, ne sont pas juste un phénomène de mode. Certains actes ont entraîné une véritable avancée dans le monde de l’entreprise.

Par exemple en ce qui concerne le réchauffement climatique, l’heure n’est plus aux hésitations. Les accord internationaux ont un impact tangible sur les choix des entreprises. Les problématiques qui y sont liées exercent une réelle influence sur notre économie.

De la macroéconomie à la microéconomie

C’est ainsi que la thématique de la durabilité a fait son chemin, de la macroéconomie à la microéconomie. Les entreprises familiales le ressentent aussi. Le gérant qui postpose son engagement sur la voie de la durabilité doit savoir que ce choix aura un impact inévitable sur son entreprise.

Le gérant qui postpose son engagement sur la voie de la durabilité doit savoir que ce choix aura un impact inévitable sur son entreprise.

On peut sans crainte comparer cette situation à un autre phénomène indéniable : la robotisation. Tout le monde est convaincu que ce phénomène va engendrer un profond changement pour toutes les entreprises. Il faut placer la durabilité au même niveau. Il s’agit du nouveau cadre dans lequel vous devez évoluer. Quiconque prétend le contraire, n’aura plus de business model à terme.

Assurer l’avenir de l’entreprise familiale

Pour les entreprises familiales, la durabilité prend encore une dimension supplémentaire. Pour elles, il est en effet indispensable d’assurer l’avenir. La famille entend transmettre une entreprise en bonne santé à la génération suivante. Le poids de la durabilité s’en trouve augmenté à l’heure d’élaborer une stratégie dans le but de préparer l’entreprise familiale pour le futur. Heureusement, de nombreuses entreprises se lancent sur la voie de la durabilité avec une vision à long terme, sans la pression du rendement à court terme. Même si les budgets sont limités, cette approche permet le luxe de fixer des priorités claires. Par ailleurs, l’investissement dans la durabilité n’est pas toujours une question de moyens disponibles. Beaucoup d’actions à entreprendre ne se révèlent pas trop onéreuses et impliquent plutôt d’oser faire des choix. Il suffit de penser aux possibilités qui s’offrent aux entreprises en matière de mobilité.

L’investissement dans la durabilité n’est pas toujours une question de moyens disponibles. Beaucoup d’actions à entreprendre ne se révèlent pas trop onéreuses et impliquent plutôt d’oser faire des choix.

Attendre n’est plus une option

Les entreprises qui investissent toutefois dans la durabilité avec leurs fonds propres sont à juste titre désireuses de fixer les bonnes priorités. Il est conseillé de ne pas se lancer la peur au ventre. Des critères ont été définis à l’échelle internationale afin d’aider les gérants d’entreprise à décider sur quel aspect il est indiqué de miser. Une bonne analyse permet aussi de clarifier les questions pratiques, comme celle de savoir s’il faut, par exemple, créer un département distinct pour encadrer votre démarche RSE (responsabilité sociale des entreprises). Aidées de ces critères et poussées par leur volonté d’investir à long terme dans le durable, les entreprises familiales peuvent, petit à petit, vraiment faire une différence. Il n’y a guère de sens de comparer ces efforts à ceux des grandes entreprises dont la structure n’est pas familiale. Chaque entreprise doit examiner ce qu’il est possible et souhaitable de faire en son sein, mais personne ne peut plus nier qu’il est insensé de postposer encore ce processus.

Philippe Ledent

Senior Economist

ING Belgium

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