Realco, enzymes familiales

Sans négliger la Belgique, Realco entend s'étendre à l'international. © vivianhertz.be

Acquise en 1991 par Gordon Blackman, Realco est aujourd’hui dirigée par son fils George qui entend poursuivre le développement initié par son père en internationalisant davantage ses activités. Tout en confortant son ancrage wallon et familial.

Realco célèbre cette année son 50e anniversaire. Fondée en 1968, Realco (REnovation en industrie ALimentaire et COllectivités) est à l’origine active dans la fabrication de détergents, désinfectants et détartrants classiques. En 1991, Gordon Blackman la reprend et la transforme en S.A.

“A l’époque, rappelle-t-il, j’avais 37 ans et j’avais travaillé 14 ans pour la Société générale des Minerais, une filiale d’Umicore, dont sept ans à Lausanne pour y diriger l’activité de trading d’aluminium. Celle-ci venait d’être revendue à un groupe allemand et je n’avais pas envie de poursuivre ma carrière outre-Rhin. Ayant toujours rêvé d’avoir ma propre affaire, j’ai donc racheté Realco, une petite boîte située à Gembloux qui développait et commercialisait des produits de nettoyage et de traitement des eaux usées en alliant la chimie et la biochimie.”

Solutions écologiques

Realco, enzymes familiales
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L’entreprise déménage en 1995 à Louvain-la-Neuve. Sous l’impulsion de son nouveau patron, elle se lance dans les biotechnologies en collaboration avec différentes universités et opte pour des solutions enzymatiques. L’enzyme est une protéine (matière naturelle non vivante) qui est présente sous différentes formes dans chaque organisme vivant. Les recherches – la R&D représente entre 10 et 15 % du CA – menées par Realco ont permis de démontrer que l’utilisation de cette protéine dans le nettoyage transforme de manière irréversible les matières organiques en résidus solubles. “Les enzymes présentent de nombreux atouts, souligne Gordon Blackman. Elles sont renouvelables et biodégradables à 100 % ; les solutions enzymatiques consomment moins d’eau et d’énergie et leur utilisation accélère le processus d’épuration des eaux.”

Realco est aujourd’hui active dans quatre secteurs : l’industrie agroalimentaire, la restauration hors domicile, le médical (avec sa filiale OneLife) et l’hygiène domestique.

En 2006, la société est introduite en Bourse sur le marché libre Euronext et en 2009, elle ouvre son bureau américain sous le nom de Realzyme. Basé à Dayton (Ohio), ce dernier est dirigé par Dominique Blackman, le frère cadet de Gordon Blackman. “Il vit depuis plus de 20 ans aux Etats-Unis et il y a 10 ans, il m’a dit qu’il souhaitait travailler avec moi, explique-t-il. Il m’a proposé d’ouvrir un bureau aux Etats-Unis et pour bien prouver sa motivation, il a donné sa démission de son job précédent. Nous n’avons pas eu à le regretter. Realzyme couvre le marché nord-américain et enregistre une belle croissance.”

GORDON BLACKMAN a cédé les rênes de l'entreprise à son fils : Je reste à la disposition de George, mais je ne veux pas être la belle-mère de mon fils. Dorénavant, c'est lui qui décide.
GORDON BLACKMAN a cédé les rênes de l’entreprise à son fils : Je reste à la disposition de George, mais je ne veux pas être la belle-mère de mon fils. Dorénavant, c’est lui qui décide.© vivianhertz.be

Les années passant, Gordon Blackman a commencé à songer à l’avenir de Realco et à sa transmission. N’ayant pas envie de la céder malgré des offres de rachat car comme il le répète, “il faut des entreprises qui se développent en Wallonie avec un centre de décision qui reste ici”. “On voit trop de nos fleurons rachetés par des groupes étrangers, poursuit-il. On ne vend pas un avion qui va décoller.” Encore faut-il trouver le pilote.

Transmission naturelle

Gordon l’a trouvé en son fils George qui a rejoint l’entreprise en 2015 et vient de devenir CEO au début de cette année. Ingénieur de gestion de formation, ce dernier peut se targuer d’une expérience professionnelle de 12 ans dans différentes entreprises dont un peu moins de 10 chez UCB.

Durant deux ans, il va occuper les fonctions de strategy & marketing director au sein de Realco qui vont lui permettre de se familiariser avec les produits et l’entreprise. “Il ne faut pas attendre pour transmettre son entreprise, reprend Gordon Blackman. Etre dirigeant nécessite de réunir différentes qualités qui vont vous permettre de résister au stress. On doit sans cesse répondre à une multitude de questions et l’âge aidant, on risque d’être moins performant. Je reste à la disposition de George mais je ne veux pas être la belle-mère de mon fils. Dorénavant, c’est lui qui décide.”

Realco, enzymes familiales
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Outre George, Gordon Blackman a également trois filles, présentes dans l’actionnariat : Eléonore qui après avoir travaillé une dizaine d’années chez Total s’est reconvertie dans la réflexologie plantaire ; Dorothée, architecte, qui a participé à la construction du nouveau bâtiment de Realco ; Victoria qui travaille comme financial planning & analysis manager chez Univercells.

En 2017, la société néo-louvaniste qui emploie une soixantaine de collaborateurs a réalisé un chiffre d’affaires de 9,3 millions d’euros, en progression de 15% par rapport à 2016. George Blackman entend poursuivre le développement de l’entreprise en l’internationalisant davantage avec ses solutions enzymatiques qui s’adressent tant au marché B to C qu’au marché B to B.

Croissance à l’international

Realco, enzymes familiales
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Sans négliger la Belgique où elle a lancé pour les particuliers une nouvelle gamme de produits d’entretien ménager à base d’enzymes et 100 % naturels, baptisée eezym, Realco entend s’étendre à l’international.

“Nous sommes déjà présents dans de nombreux pays européens ainsi qu’en Amérique du Nord et au Japon, précise George Blackman. Des possibilités de croissance importantes existent également en Amérique du Sud, en Chine et en Inde. Nous songeons d’ailleurs à ouvrir un bureau en Asie afin de développer cette partie du monde. Dans les années qui viennent, ma priorité sera d’assurer que nos valeurs restent au centre de notre métier, et ma mission de faire évoluer et grandir Realco et tous ses membres.”

Guy Van den Noortgate

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