Frère : vin, immobilier et un peu de caritatif

Albert Frère, lors de l'Assemblée ordinaire du Groupe Bruxelles Lambert, Bruxelles, le 24 avril 2012 © Image globe

Jusqu’à l’an dernier, les investissements de la famille Frère relevaient très largement de la sphère publique. GBL, qui regroupe les grandes participations cotées (Total, GDF Suez…) et pèse près de 9 milliards d’euros, est coté à Bruxelles.

Quant à la société de private equity Ergon Capital Partners, dirigée par Ian Gallienne, gendre d’Albert Frère, elle a pour actionnaires GBL et ING. Les participations dans des entreprises non cotées plus classiques, y compris le vignoble Cheval Blanc, sont logées dans CNP, société cotée à Bruxelles jusqu’à l’OPA dont elle a fait l’objet au printemps 2011. La CNP, qui pèse environ 5 milliards d’euros, est maintenant privée et publiera moins d’informations à l’avenir. Son site internet ne renseigne du reste les actifs qu’à fin 2010. C’est toutefois en amont qu’est logé un des principaux éléments du patrimoine Frère : une participation indirecte (et partagée) de 6,12 % dans LVMH, qui vaut plus de 4 milliards d’euros.

Les actifs proprement privés de la famille Frère sont peu connus, hormis le domaine de Gerpinnes, voisin du siège de CNP, les pieds à terre bruxellois de la rue de Crayer et parisien de l’avenue Foch, sans oublier les villas de Knokke, Saint-Tropez, Courchevel et Marrakech. Outre les oeuvres d’art qui siéent à un grand patron et une cave à vin exceptionnelle, c’est l’immobilier qui compose largement le patrimoine privé de la famille. Il est surtout forestier et situé en Belgique, dans une moindre mesure en France. On citera aussi l’entreprise de vêtements pour enfants lancée par Ségolène Gallienne-Frère et sa cousine : CdeC.

La discrétion dont la famille Frère fait preuve sur ce plan devient presque maladive quand il s’agit du Fonds Charles-Albert Frère, créé le 5 mai 2000 en mémoire du fils disparu en 1999. Une telle démarche n’est pas rare. Jean Peterbroeck, co-fondateur de Petercam, avait agi de la même manière suite au décès de son fils. Mais alors que la fondation Jean-François Peterbroeck publie ses comptes, ce n’est pas le cas du Fonds Charles-Albert. Il s’est bien associé à la Fondation Roi Baudouin, mais pour un “compte de projet” somme toute modeste et qui expire à la fin de cette année. Le Fonds lui-même reste donc très secret. Sa dotation de départ n’est pas connue.

On sait par contre que la CNP et GBL l’alimentent à hauteur de quelques centaines de milliers d’euros par an. Ou encore que plusieurs ventes de vin, provenant essentiellement de la cave personnelle d’Albert Frère, furent organisées à son profit. La première eut lieu chez Tajan, à Paris, le 11 mai 2001.

Trois autres suivirent à Londres, chez Sotheby’s cette fois, et pour des montants plus coquets : 985.000 euros le 4 juin 2003, 2,25 millions le 29 juin 2006 et 1,09 million le 23 septembre 2009. Le Fonds vient en aide à des enfants souffrant de handicaps physiques, mentaux ou sociaux.

G.L.

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