Comment fidéliser des collaborateurs sans leur ouvrir le capital de l’entreprise?

Les entreprises familiales sont souvent contraintes d’aller chercher leurs collaborateurs clés à l’extérieur. Entretenir la motivation de ces managers n’est pour toujours facile quand on sait que les entreprises sont généralement peu disposées à leur ouvrir leur actionnariat.

Les entreprises familiales sont souvent contraintes d’aller chercher leurs collaborateurs clés à l’extérieur. Entretenir la motivation de ces managers n’est pour toujours facile quand on sait que les entreprises sont généralement peu disposées à leur ouvrir leur actionnariat.

Il est donc impératif de prévoir, à la place, une enveloppe de rémunération attrayante.

Depuis 1999, la fiscalité belge est favorable à la rémunération sous forme d’options. Quelles sont ces options? Comment les accorder? Sous quelles formes?

Gauthier Razée, Consultant DEFI (ING Belgium, Commercial Banking, Transaction Services Sales), a répondu à toutes vos questions sur ce type de rémunération.

Ne pensez-vous pas qu’ouvrir une partie du capital de l’entreprise reste l’une des meilleure manière de motiver les cadres à se donner pour l’entreprise et à viser des résultats?
Gauthier Razée : Dans l’absolu et sur un plan théorique, vous avez raison. Cependant, pour des sociétés non cotées, ouvrir le capital de l’entreprise à ses cadres s’avère compliqué de sorte que c’est finalement peu utilisé comme formule.

Vous proposez d’intéresser les collaborateurs-clés de l’entreprise avec un système d’options. Mais le régime fiscal des stock-options nous semble moins intéressant que jamais. Trouvez-vous malgré tout certains avantage? Pourquoi proposer un tel système?
Gauthier Razée : La fiscalité relative aux options sur actions est assez avantageuse. L’avantage est double. Au niveau fiscal, on bénéficie d’un système de taxation sur base d’un avantage de toute nature calculé forfaitairement tandis que, au niveau sécurité sociale, dans la plupart des cas, il y a une exonération tant au niveau des cotisations personnelles qu’au niveau des cotisations patronales. La fiscalité des options sur actions a certes été légèrement revue à la hausse début 2012 mais l’avantage reste indéniable. Selon la formule utilisée, si on compare par rapport à un incentive payé en cash, on peut augmenter le net en poche de 50% à 100% (voir plus si les circonstances de marché sont favorables).

Mais en cas de forte baisse des marchés, les options vont perdre une grosse part de leur valeur, non ? Ou bien y a-t-il moyen de s’en prémunir ?
Gauthier Razée : Vous avez, en partie, raison. Il existe un risque lié à l’évolution des marchés boursiers. Cependant, il faut tempérer ce risque par deux éléments.
1/ au terme d’une période de blocage d’un an, si les options ont perdu une part importante de leur valeur, le bénéficiaire n’est pas obligé de les vendre. Il a encore en théorie 9 ans pour les liquider à un moment où les marchés se seront rétablis.
2/ en outre, si la formule est proposée annuellement, il s’instaure une forme de lissage du risque sur la durée qui fait en sorte que, sur le moyen terme, la formule atteint ses objectifs au niveau financier.

Par rapport à une rémunération en liquide, pouvez-vous nous dire dans quelles proportions les options sont avantageuses?
Gauthier Razée: Il existe essentiellement deux formules. Dans le cadre de la première, moyennant une période d’attente d’an, toutes autres choses étant égales par ailleurs (dont les marchés d’actions), le net en poche issu des options représente le double d’une rémunération payée en cash, pour un même coût employeur.
Dans le cadre de la seconde formule, moyennant une période de blocage de … deux jours, toutes autres choses étant égales par ailleurs, le revenu net issu des options/warrants représente environ 50% de plus que via une rémunération “cash”, toujours pour le même coût employeur.

Et à part des options dont vous parlez, quelles sont les autres possibilités pour fidéliser les cadres? Ou les employés?
Gauthier Razée: Il existe par exemple un autre incentive financier qu’on appelle généralement “CCT 90” qui est fiscalement optimalisé mais qui est moins flexible. A côté de cela, vous avez bien sûr les classiques voitures de sociétés, chèques repas, etc. Ainsi que l’assurance-groupe bien entendu

Les voitures de sociétés sont-elles toujours avantageuses? Quant aux chèques repas, ils font un peu polémique actuellement…
Gauthier Razée : La fiscalité des voitures de société a certes été alourdie ces dernières années mais cela reste néanmoins dans la plupart des cas assez intéressant.

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