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Facebook et les faiblesses du “consensus de Pékin”

Le modèle chinois, ce fameux “consensus de Pékin”, avait la cote auprès de tous les dictateurs du monde. Mais voilà, les jeunesses tunisienne et égyptienne viennent de démontrer que le libéralisme économique sans la démocratie, cela ne peut durer éternellement.

Pourquoi les dirigeants chinois ont-ils intérêt à suivre de près ce qui se passe en ce moment dans les pays arabes ? La question pourrait sembler saugrenue dans le sens où la Chine n’est pas l’Egypte, ni la Tunisie et encore moins la Libye !

Et pourtant, ce qui se passe en Afrique du Nord changera l’influence de la Chine dans le monde. Des universitaires sophistiqués, notamment américains, ont prédit que la Chine était devenue le modèle politique et économique à suivre. Ces spécialistes appellent cela le “consensus de Pékin”, une expression chic pour dire tout simplement qu’il est possible d’avoir une économie libre avec une absence de démocratie. C’est le cas de la Chine, qui vit avec un capitalisme quasi sauvage mais sous la tutelle du parti unique, le Parti communiste chinois.

Comme la Chine a non seulement mieux résisté à la crise des subprimes que les pays occidentaux, mais qu’en plus, elle est devenue la deuxième puissance économique mondiale, beaucoup de dirigeants de par le monde – souvent des dictateurs – ont été séduits par ce modèle. L’exemple chinois leur démontre qu’il était possible de libérer l’économie, d’avoir de la croissance, sans lâcher du lest sur le plan politique.

Bref, le modèle chinois, ce fameux “consensus de Pékin”, avait la cote auprès de tous les dictateurs du monde, y compris chez quelqu’un comme Vladimir Poutine. Mais voilà, les jeunesses tunisienne et égyptienne viennent de démontrer que le libéralisme économique sans la démocratie, cela ne peut durer éternellement. C’est pourquoi le PC chinois a censuré les informations en provenance des pays arabes. Histoire de ne pas donner de mauvaises idées…

L’autre leçon de ces révoltes arabes est que, si les médias traditionnels sont généralement faciles à contrôler, ce n’est pas le cas des médias numériques qui sont décentralisés par définition, alors que les dictatures s’appuient souvent sur une bureaucratie centralisée.

Sans oublier que la révolution Internet, via les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, permet de diminuer le coût de la mobilisation. Il est possible de rassembler des milliers de gens sans organisation centrale pour diriger ces personnes. Or, d’habitude, les dictatures s’infiltrent à la tête des organisations d’opposition. Avec Facebook, ce n’est plus possible… et personne ne s’en plaindra.

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