ERDA : NOUVEAU DÉPART

Depuis la reprise d'ERDA, le groupe Fruytier a investi plus de 3 millions d'euros. © REPORTERS

Après sa reprise l’année dernière par le groupe Fruytier, ERDA entend augmenter la production de ses pellets destinés aux particuliers.

Fondée en 2005 à Bertrix, ERDA (Energies renouvelables des Ardennes) a enregistré durant ses premières années une très forte croissance qui l’a amenée l’année dernière sur le podium des Gazelles luxembourgeoises dans la catégorie des grandes entreprises. Une performance remarquable pour cette entreprise mise sur pied à partir de zéro par quelques familles d’entrepreneurs flamands, dont Colruyt. Mais la Gazelle a grandi un peu trop rapidement et des nuages noirs commençaient à assombrir son avenir. Afin d’anticiper les problèmes et un risque de faillite, elle a été reprise en avril 2014 par un acteur local, bien implanté dans le secteur du bois, le groupe Fruytier. Présent en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, en France et en Pologne, il se positionne parmi les leaders sur l’échiquier européen. Mais ici, c’est en voisin — la scierie Fruytier est basée à Marche-en-Famenne — et en fournisseur qu’est intervenu le groupe. Ce rachat qui rentrait dans le cadre d’une intégration verticale a permis de conserver l’emploi (une quarantaine de collaborateurs) et de pérenniser l’activité. Les revenus d’ERDA proviennent de trois sources : la production d’électricité au départ de la cogénération (la chaleur entrant dans le processus de fabrication des pellets), l’octroi de certificats verts et la production de pellets dont 75 % sont destinés au marché belge et 25 % aux pays voisins (France, Luxembourg, Allemagne et Italie).

Si ERDA entend d’abord favoriser les circuits courts et donc le marché local, elle envisage également de se développer à l’international. Depuis un an et demi, le groupe Fruytier a investi plus de 3 millions d’euros sur le site de Bertrix, notamment dans un hall de stockage mais aussi dans les étapes ultérieures de fabrication du pellet (silo de stockage, ensachage et stockage automatique de palettes). Des investissements qui améliorent encore la qualité des produits délivrés par ERDA et la préparent à la croissance du marché des pellets même si celui-ci est plutôt calme. “Il est assez tendu pour le moment étant donné le nombre d’acteurs de sciage européens qui valorisent leur propre sciure en pellets, confirme Stephan Smits, directeur de l’usine. Le pellet est devenu un des seuls débouchés de la sciure. Il y a également la concurrence du Canada et des pays de l’Est. La météo très clémente depuis deux ans n’a pas permis de développer la consommation, alors que ces unités produisent tous les jours. Les stocks des concurrents sont donc importants. L’offre est excédentaire mais tend à rencontrer de plus en plus la demande qui se profile dans les prochaines années.”

5.000 résineux plantés

Bien implantée dans sa région, la société bertrigeoise est active en amont et agit sur le plan local. Elle s’est ainsi associée à la SFRB (Société royale forestière belge) afin de soutenir la plantation d’arbres dans les forêts wallonnes. “A l’achat d’une palette de granulés de bois Comfo Pellets soit 65 sacs de 15 kilos, nous nous engageons à planter un arbre. En six mois, nous comptons déjà 5.000 plants résineux”, ajoute Stephan Smits. En 2010, la consommation de pellets s’élevait à 11 millions de tonnes en Europe, pour 24 en 2015 et 35 prévues à l’horizon 2020. La tendance est donc à la hausse, ce que confirme l’augmentation des ventes observée pour les poêles à pellets. Intégrée aujourd’hui au groupe Fruytier, ERDA est maintenant bien armée pour les années qui viennent.

G.V.D.N.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content