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Epargne : le mieux est parfois l’ennemi du bien

Le mieux est parfois l’ennemi du bien. C’est en gros ce qu’a découvert ou redécouvert La Libre Belgique en réalisant une enquête sur la réforme des comptes d’épargne.

Le mieux est parfois l’ennemi du bien. C’est en gros ce qu’a découvert ou redécouvert La Libre Belgique en réalisant une enquête sur la réforme des comptes d’épargne. Souvenez-vous : voici deux ans, le ministère des Finances a décidé de réformer la réglementation des livrets d’épargne, notamment en supprimant la fameuse prime d’accroissement dont abusaient certaines banques.

A l’époque, certaines banques vous alléchaient avec une prime d’accroissement qui était souvent très temporaire et n’avait pour seul but que de vous ferrer à l’hameçon. Aujourd’hui, les banques ne peuvent plus jouer que sur la prime de fidélité et le taux de base.

Cette réforme visait deux buts très nobles : rendre plus transparente l’offre du secteur bancaire, autrement dit moins compliquée ; stabiliser l’argent des épargnants dans les coffres des banques, car, en 2008, les épargnants ont chahuté les grandes banques de peur de les voir tomber en faillite.

Ces deux objectifs étaient très louables. Seul hic : deux ans après, l’enquête de la Libre démontre que cette réforme est passée à côté de ces objectifs. La transparence n’a pas eu lieu pour la simple raison que certaines banques ont repris leurs mauvaises habitudes en créant des comptes d’un genre nouveau, pour lesquels il faut, par exemple, déposer un montant minimum ou globaliser les avoirs de tous les membres d’une famille. Question transparence et donc facilité de comparaison, c’est plutôt raté.

Quant à la prime de fidélité qui était censée éviter que le secteur bancaire connaisse une hémorragie des dépôts, les chiffres montrent que cette prime qui, je le rappelle, ne vous est accordée que si vous laissez dormir votre épargne pendant 12 mois consécutifs, a verrouillé le marché. En effet, c’est un incitant à laisser l’argent sur le compte, ce qui signifie qu’elle renforce l’immobilisme et empêche les transferts d’argent vers de plus petites banques qui peuvent parfois mieux rémunérer votre épargne. C’est en gros ce que dénoncent d’ailleurs Test-Achats et plusieurs petites banques.

En voulant stabiliser l’épargne, le gouvernement a finalement pénalisé l’épargnant. Comme quoi le mieux, décidément, est l’ennemi du bien.

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