Zaventem: la grève continue et les bagages s’entassent

© Belga

Les négociations direction-syndicats ont échoué chez Swissport. La grève, qui dure depuis plus de 48h, prend des proportions sans précédents. Voici quatre questions pour y voir plus clair.

Les négociations nocturnes n’ont pas abouti. Le gouvernement pourrait nommer un médiateur. En attendant, les bagages s’entassent et, mardi, 56 vols ont été annulés sur un total de presque 700 vols, contre 49 vols lundi.

1. Toutes les compagnies sont-elles concernées par la grève ? Non, la grève impacte uniquement les compagnies dont Swissport assure le handling, principalement Brussels Airlines, Lufthansa, Iberia, Lot. Un autre handler, Aviapartner, qui représente environ la moitié du trafic passagers de Zaventem, continue à faire son travail normalement, et travaille notamment pour les transporteurs British Airways, Air France, Alitalia, KLM, Ethiad, EasyJet, TAP ou Jetairfly, qui ne sont donc pas affectés par la grève. Les compagnies peuvent elles-mêmes assurer le handling pour autant qu’elles disposent d’une licence et du personnel agréé. C’est le cas de Brussels Airlines, qui s’efforce de charger et décharger elle-même ses avions.

2. Lorsque la grève s’arrêtera, comment le service bagage sera-t-il assuré ? Les avions partiront avec les bagages enregistrés, il ne devrait pas y avoir de retard. En revanche, les bagages en souffrance (il y en a 20.000 à 30.000) devront arriver à leur propriétaires. Pour les vols arrivés en Belgique, les compagnies doivent encore choisir si elles vont acheminer les bagages au domicile des voyageurs ou si elles les inviteront à venir les chercher. Chaque compagnie pourrait choisir. La gestion de ce “backlog” prendra plus que deux ou trois jours…

Brussels Airport commence du reste à arriver au bout des capacités de stockage.

3. Qui paiera le coût du traitement des bagages en retard ? La grève est un cas de force majeure, Swissport ne devrait pas assurer, sauf geste commercial, le coût du retard de l’acheminement des bagages. La facture ira aux compagnies.

4. Pourquoi les compagnies n’ont-elles pas recours à un handler concurrent ? Les compagnies qui souffrent de la grève ne peuvent atténuer les effets que si elles peuvent assurer elles-mêmes le travail avec leur personnel. Recourir à un concurrent serait interprété comme une manière d’affaiblir le mouvement social et pourrait mener à une grève de solidarité. Ce qui étendrait le conflit, et personne n’a envie d’en arriver là.

Robert van Apeldoorn

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content