Wollux: quand le tissu fait de la com’

© Arnaud Martin

Aujourd’hui, les drapeaux publicitaires font partie du décor. Au point qu’il vous est désormais probablement impossible de passer une journée sans en voir.

Drapeaux et bannières, une spécialité mouscronnoise

A Mouscron, la société Wollux est devenue experte dans la confection de drapeaux et autres supports d’annonces tissés. En 71 ans d’existence, elle a largement évolué pour être aujourd’hui un des acteurs les plus importants du marché européen. Wollux dispose de succursales en Espagne, France, Allemagne et Pays-Bas. ” Nous sommes parmi les leaders du continent avec l’ambition de nous placer dans le top 3 rapidement “, explique Jürgen Arnaut, le CEO de Wollux. La société emploie une centaine de travailleurs, pour un chiffre d’affaires annuel de 16 millions d’euros.

Wollux: quand le tissu fait de la com'
© A. MARTIN

340 m2 à l’heure

Chaque année, plus de 3 millions de m2 sont imprimés à Mouscron, 24h/24 et tous les jours de la semaine en haute saison. ” Le gros des commandes est effectué entre mars et septembre car la majorité de la production est pour l’extérieur “, explique le CEO. Chaque année, Wollux augmente sa production digitale d’environ 20 %, ce qui implique de sérieux investissements. ” Notre dernière imprimante coûte 400.000 euros. Elle imprime environ 340 m2 à l’heure. Il en existe des trois fois plus rapides mais beaucoup plus chères. On doit donc trouver le juste équilibre pour coller avec notre façon de travailler. ” Une organisation que le gérant veut encore optimaliser et automatiser pour devenir incontournable dans son domaine. ” Je ne dis pas qu’on ne fera jamais autre chose mais ce n’est pas le même métier que le print papier, précise Jürgen Arnaut. L’impression sur tissu est la plus compliquée de toutes celles qui existent, car le tissu vit. C’est un art à part entière. ”

En chiffres

3,33 millions de mètres cube sont produits annuellement chez Wollux.

312 produits. L’entreprise dispose d’une gamme très large de produits. “La diversité est cruciale”, souligne le directeur.

Sérigraphie versus digital

Pour réaliser ses produits, l’entreprise utilise deux techniques : la sérigraphie – procédé classique d’impression où l’encre est directement apposée – et le digital – qui se rapproche d’une imprimante géante. Les deux méthodes permettent de répondre à des demandes différentes même si l’avenir est digital. ” Aujourd’hui, plus personne ne va réinvestir dans des machines de sérigraphie, tant c’est cher et imposant en production, explique Jürgen Arnaut. Mais le processus garde beaucoup d’avantages, notamment pour les rendus des couleurs. ” La sérigraphie reste d’ailleurs la plus utilisée, avec 70 % de la production totale. Elle est habituellement réservée aux gros clients. ” Elle est plus avantageuse à partir de commandes de 500 mètres, explique encore le CEO. En dessous, le digital reste plus intéressant car le coût fixe et la préparation pour lancer la production sont bien moindres. En 30 minutes, l’impression peut être lancée. Avec la sérigraphie, il faut une bonne journée pour préparer l’outil. “

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De l’abdication d’un roi aux Jeux olympiques

L’équipe R&D de Wollux met constamment au point de nouveaux produits : 300 solutions publicitaires différentes sont proposées, du cache-palette au parasol en passant par l’arche publicitaire. Mais Wollux conserve toujours la production de drapeaux, de tous les pays et régions. Un marché qui reste néanmoins marginal : ” La demande est très fluctuante, explique le directeur. Elle dépend d’événements spécifiques, comme une Coupe du monde de football ou les Jeux olympiques. Cela ne représente, en général, jamais plus de 2 ou 3 % de notre chiffre d’affaires. ” Une demande qui peut néanmoins parfois s’emballer, comme lors de l’abdication du roi Albert. ” Il faut pouvoir réagir très rapidement. Mais on essaye toujours d’avoir un bon stock en réserve. ”

Par Arnaud Martin.

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