Voo se compare à Free

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Le câblo-opérateur se lance dans le mobile. Avec son offre illimitée à 32 euros par mois pour ses clients, Voo ose même se comparer à Free, le casseur de prix en France.

Par Gilles Quoistiaux

L’offre mobile de Voo est sur les rails. Et elle frappe fort. Déclinée en deux grands plans tarifaires, elle joue clairement la carte des prix bas. “Le mobile est aujourd’hui devenu un produit de commodity (NDLR un produit de base). Notre meilleure carte à jouer, c’est le pricing “, explique Nicolas Marchand, vice-président et chief commercial officer du câblo-opérateur Voo, filiale du groupe Tecteo.

L’offre la plus légère se nomme toudoo : 60 minutes d’appel, SMS illimités et 60 Mo de data. Tarif : 12 euros par mois pour les clients Voo, 15 euros pour les autres. C’est une offre d’entrée de gamme qui peut séduire les petits utilisateurs, mais qui ne révolutionnera pas le secteur de la téléphonie mobile. Plus percutante, la deuxième offre se nomme tatoo : appels nationaux et SMS illimités, 2 Go d’Internet mobile. Le tout au prix de 32 euros par mois pour les clients Voo, 50 euros pour les autres.

Moins cher que prévu

Etonnant : cette nouvelle offre est moins chère qu’annoncé initialement en juillet dernier. Voo avait alors indiqué – après un certain cafouillage sur le contenu de l’offre – que le tarif serait de 40 euros pour ses clients, 60 euros pour les autres. L’opérateur avait alors ” testé ” son offre en priorité auprès de ses clients. Sur l’ensemble des clients contactés, le câblo affirme en avoir converti 4 %, ce qui d’après Voo démontre le succès de l’opération.

Mais pourquoi avoir changé de stratégie prix ? Réponse de Nicolas Marchand (Voo) : ” Le tarif proposé aujourd’hui fait partie de notre stratégie initiale. Nous avons lancé le produit avec un tarif un peu plus élevé afin de ne pas être débordés par les demandes d’activation. ” Etrange explication, dans la mesure où le premier lancement était maîtrisé par Voo, qui pouvait choisir lui-même le nombre de clients à contacter. Les premiers réactions à la nouvelle offre, qui pointaient une différence de prix finalement peu significative par rapport à la concurrence, auront peut-être forcé le cablô à changer son fusil d’épaule.

L’illimité le plus attractif du moment ?

Voo se vante d’être 7 euros moins cher que l’offre illimitée la plus attractive du moment (celle de Base). Seule différence : pour ce tarif, Base inclut la 4G (Internet mobile ultra-rapide) dans les villes où son réseau est déjà déployé. Chez Belgacom, la comparaison est plus complexe : l’illimité coûte 65 euros, mais il inclut 5 Go de data et la 4G. Pour 35 euros, Belgacom propose un illimité light, qui ne comprend ” que ” 300 minutes d’appels.

Quoi qu’il en soit, l’offre de Voo semble attractive pour les gros consommateurs de téléphonie et d’Internet mobiles. ” Notre offre tatoo est extrêmement forte. Nous l’avons développée à la manière de Free en France “, ose Nicolas Marchand (Voo). L’opérateur low-cost dirigé par Xavier Niel a bouleversé le marché français avec ses prix planchers : 19,99 euros par mois pour son offre illimitée (3 Go de data inclus). Problème pour Voo : contrairement à Free en France, le câblo-opérateur débarque dans un marché déjà largement touché par une baisse drastique des prix enclenchée par la loi télécoms (octobre 2012), qui permet aux clients de changer d’opérateur après six mois sans frais.

” Telenet nous inspire “

Malgré un prix séduisant, la nouvelle offre de Voo est moins révolutionnaire que n’ont pu l’être celles de Telenet (King et Kong) lors de leur lancement. Le câblo-opérateur surtout actif au Nord du pays a séduit plus de 600.000 clients avec son offre mobile ! Même s’il se lance surtout sur le marché francophone, moins occupé par Telenet, Voo aura du mal à réitérer cet exploit. ” Telenet nous inspire. C’est un élément de référence pour nous. Bien sûr, j’aurais préféré qu’on se lance plus tôt. Mais mieux vaut tard que jamais “, estime Nicolas Marchand (Voo).

Avec ce lancement, l’objectif de Voo est double : conquérir de nouveaux abonnés à son offre fixe (TV, Internet, téléphone fixe) et offrir un nouveau service attractif et convergent à ses clients existants. Avec de tels tarifs, le câblo-opérateur, qui affiche 300 millions d’euros de pertes cumulées depuis 2009, parviendra-t-il à gagner de l’argent ? ” Pas beaucoup, avoue Nicolas Marchand. Mais chaque abonnement sera rentable. ”

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