Volkswagen: hausse de 5,7% des salaires en Allemagne

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Malgré une économie morose et une croissance anémique du PIB allemand, le groupe Volkswagen a accepté une augmentation substantielle. Il profite de sa santé financière dopée par les exportations.

Le groupe Volkswagen vient d’accepter une hausse de salaire qui interviendra sur une période de 20 mois, de juillet 2013 à février 2015. Elle atteindra 5,7%, en deux phases : 3,4% au 1er septembre 2013, et 2,2% en juillet 2014.

Cet accord concerne 102.000 salariés répartis dans 6 usines et dans les services financiers. Il reflète la pression exercée par les syndicats allemands pour augmenter des salaires qui ont stagné ces dernières années. Toutefois, ces hausses incluent l’inflation. Contrairement à la Belgique, l’Allemagne ne pratique pas l’indexation automatique des salaires. L’inflation se situe actuellement à 1,1%, ce qui laisse prévoir un hausse réelle des salaires de 2% à 3%.

Ventes en hausse, mais… La décision peut sembler surprenante. Même l’Allemagne commence à subir les effets de la crise rampante de la zone euro, avec une stagnation du PIB au premier trimestre (+0,1%).

Le groupe Volkswagen a affiché une hausse des ventes de véhicules, avec 2,4 millions d’unités au premier trimestre (+5,1%), mais avec un léger recul du chiffre d’affaires (46,6 milliards d’euros vs 47,3 milliards en Q1 2012). Il bénéficie de bonnes ventes en Chine.

L’accord signé par Volkswagen avec le syndicat IG Metall inclut également une intervention supplémentaire dans le fonds de pension (un paiement de 300 euros). Martin Rosik, directeur des RH chez Volkswagen Auto, et négociateur, a indiqué, dans un communiqué, que “l’augmentation salariale est alignée sur les performances économiques du secteur. C’est crucial pour la compétitivité des sites Volkswagen en Allemagne”. Le syndicat IG Metall ne dit rien d’autre, du reste…

Hausse salariale en période électorale Cet accord précise, pour Volkswagen, un accord signé au niveau du secteur par l’IG Metall à la mi-mai, qui touchait le secteur des fabrications métalliques, soit 3,7 millions de salariés.

IG Metall souhaitait une hausse de 5,5% pour 12 mois. Les employeurs ont refusé et l’accord a conduit à une hausse de 5,6% sur 20 mois en deux temps (3,4% à partir de juin 2013, 2,2% en mai 2014). Ces hausses devraient calmer la tension qui s’était installée au sein des organisations syndicales, qui estimaient que les salariés ne bénéficiaient pas suffisamment de la bonne santé des entreprises allemandes. Des grèves étaient même intervenues début mai. Ces accords devraient calmer le climat dans une période électorale : les élections législatives sont prévues en septembre prochain. Et alimenter la consommation allemande au moment où, comme en Belgique, le PIB stagne.

Robert van Apeldoorn

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