Ventes de Pur Sang à Deauville, des yearlings qui valent de l’or

© AFP

Fils ou filles du crack galopeur Frankel, Galileo ou Le Havre, des yearlings (chevaux de 18 mois) vont passer sur le ring lors des prestigieuses ventes aux enchères de Deauville (Calvados) qui démarrent samedi pour trois jours.

La station balnéaire normande s’apprête à accueillir les riches propriétaires de pur-sang venus du monde entier à la recherche de la future star qui leur fera gagner de nombreuses courses de plat.

Les acheteurs venus notamment de l’émirat de Dubaï, du Qatar, du Japon, des Etats-Unis, d’Australie et de plusieurs pays européens vont scruter à la loupe le catalogue. Y sont décrits les pedigrees de plus de 300 yearlings, tous des pur-sang anglais. Puis ils prendront leur chance, dans le feu des enchères.

Le poulain, acquis à grands frais, devra attendre ses deux ans pour pouvoir débuter sur un hippodrome.

Y-a-t-il des favoris pour le prix le plus élevé (top price) ? “C’est très difficile de répondre, tous ces poulains sont la crème de la crème”, répond prudemment à l’AFP Alix Choppin de Granvy, responsable de la communication de la maison de vente françaises Arqana, la deuxième en Europe, qui organise les ventes de Deauville.

Evidemment, les “produits” (progéniture) de fameux étalons comme Galileo et son fils Frankel – les deux meilleurs galopeurs du monde depuis le début des années 2000 – sont particulièrement recherchés.

Ainsi, rien qu’en 2015, Galileo, toujours fringant, a produit plus de 70 vainqueurs des courses mondiales les plus cotées, dites du groupe 1 (plus haut niveau de compétition).

L’an dernier, c’est une de ses “filles” qui a représenté le “top price” aux ventes de Deauville, avec 1,4 million.

Le record absolu de ces ventes pour un seul yearling a été enregistré en 2015: 2,6 millions d’euros.

A titre de comparaison, le record mondial pour un yearling a été établi à Newmarket, en 2013, à 8,38 millions de dollars, déboursés par le cheikh Joaan Al Thani, frère de l’émir du Qatar.

– Saillies à 300.000 euros –

Mais “top price” ne signifie pas nécessairement super crack.

Ainsi le yearling le plus cher de Deauville, appelé Parabellum, fils du prestigieux étalon Dubawi, était le grand favori le 14 juillet dernier du Grand Prix de Paris. Mais il n’a terminé qu’à une modeste sixième place.

Globalement, les ventes de pur-sang se portent bien depuis six ans, après avoir été touchées par la crise financière de 2008.

Arqana, filiale de l’Aga Khan et d’Artcurial, créée en 2006, voit ses ventes de yearlings du mois d’août progresser depuis 2012, même s’il y a eu une baisse de 4,8% l’an dernier, à 39,9 millions d’euros, après le pic de 2015 (42 millions).

En dix ans, elle s’est hissée à la deuxième place européenne derrière l’historique maison anglaise Tattersalls, fondée en 1766. Cette dernière a réalisé en octobre 2015 un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros pour ses propres ventes de yearlings.

Le prix moyen record pour un yearling à Deauville a été établi en 2015 avec 163.292 euros.

L’an passé, le plus gros acheteur a été le cheikh de Dubaï Hamdan Ben Rashid Al Maktoum, via sa société Shadwell France, qui avait acheté pas moins de huit poulains pour près de 3 millions d’euros.

Le plus gros vendeur a été le haras des Monceaux, dans le Calvados, avec 29 yearlings pour 10,4 millions d’euros, devant le haras des Capucines, situé dans l’Orne (24 poulains, 3,1 millions d’euros).

Environ 60% des ventes d’août d’Arqana sont le fait de propriétaires étrangers. Mais une proportion équivalente de yearlings du catalogue restent en France pour leur carrière de course.

Un cheval de galop de renom ne court guère au-delà de l’âge de quatre ans puis s’adonne ensuite à la reproduction.

Les saillies de grands étalons comme Galileo ou Dubawi -obligatoirement par monte naturelle pour les chevaux de galop – sont facturées autour de 300.000 euros.

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