Vendu à Spyker, Saab est-il sauvé pour autant ?

General Motors et Spyker ont trouvé un accord pour la vente de Saab, filiale suédoise du premier, a indiqué le second dans un communiqué. Cela augure-t-il d’un avenir radieux pour le constructeur scandinave ? Non, estime Sergio Marchionne, patron de Fiat.

General Motors et Spyker ont trouvé un accord pour la vente de Saab, filiale suédoise du premier, a indiqué le constructeur néerlandais dans un communiqué envoyé mardi soir. Tous les regards se tournaient vers les Pays-Bas depuis que l’AFM, le gendarme boursier batave, avait suspendu mardi, peu avant 14 h, la cotation de l’action Spyker…

Dimanche déjà, le Financial Times écrivait, sur son site Internet, que Spyker et la maison mère américaine étaient proches d’un accord sur la vente du groupe suédois. Victor Muller, CEO du constructeur batave, n’avait pas désiré commenter l’information sur le moment. Ce n’est que lundi que, par voie de communiqué, Spyker avait souligné l’incertitude régnant encore sur les négociations : “Des discussions sont en cours et leur issue est encore incertaine. Comme Saab est actuellement en liquidation, les discussions doivent s’achever bientôt.”

Le cours de l’action Spyker s’était envolée lundi à la Bourse d’Amsterdam, gagnant 61,4 %

La télévision publique suédoise était allée plus loin, hier lundi, en affirmant que Spyker et GM était parvenus à un accord pour Saab, qui suspendrait le processus de démantèlement de l’emblématique constructeur automobile suédois, entamé début janvier. L’affaire est importante et symbolique pour la Suède, où Saab emploie 3.400 personnes. Sa disparition menacerait au total 8.000 emplois, selon les analystes. Ed Whitacre, président et CEO de General Motors, avait récemment avancé le chiffre de 450 millions de dollars pour s’offrir Saab.

Le cours de l’action Spyker s’est envolé lundi à la Bourse d’Amsterdam, gagnant 61,4 %, à 3,47 euros vers 15 h. Le constructeur est détenu à 30 % par le groupe financier russe Convers, contrôlé par le milliardaire russe Vladimir Antonov. General Motors avait annoncé le 18 décembre 2009 la fermeture de sa filiale Saab, placée en liquidation le 8 janvier. Des offres de rachat continuent cependant d’être examinées par le constructeur américain.

Celle du fonds luxembourgeois Genii, associé au grand argentier britannique de la Formule 1 Bernie Ecclestone, a néanmoins été abdonnée, a-t-il annoncé lundi dans un communiqué : “Genii Capital a conclu aujourd’hui que le calendrier du processus d’offre pour Saab est incompatible avec la mise en place d’un projet solide pour l’entreprise pour l’avenir.”

Marchionne (Fiat) : “Les acteurs marginaux seront de plus en plus marginaux. On ne peut bâtir un business sur des espoirs et des rêves”

Spyker a offert à General Motors 74 millions de dollars en liquide et 326 millions en actions préférentielles d’une nouvelle entreprise, appelée à naître de la transaction. Bloomberg citait déjà ces chiffres, en y ajoutant les 100 millions de dollars que GM tirerait par ailleurs des liquidités existantes de Saab.

Cela suffira-t-il à assurer un avenir radieux au constructeur suédois ? Non, si l’on en croit Sergio Marchionne, patron de Fiat et Chrysler, cité par le même Bloomberg : “J’aime la marque Saab, mais je pense qu’il est très difficile, aujourd’hui, d’être à la fois un acteur de niche et une entreprise bénéficiaire. Les acteurs marginaux seront de plus en plus marginaux. On ne peut bâtir un business sur des espoirs et des rêves.”

Il faut dire que les ventes de Saab ont chuté de 59 % tant aux Etats-Unis (à 8.680 véhicules) qu’en Europe (à 25.093 voitures) l’an dernier…

Trends.be

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