Vendée Globe : ce belge qui assure 65 % des bateaux

© Reuters

Les monocoques de la célèbre course Vendée Globe ont pris le départ pour quelque 80 jours de course. Près de trois mois durant lesquels tout peut arriver mais où la majorité des bateaux sont assurés par l’intermédiaire d’un spécialiste belge.

Collision du monocoque du Groupe Bel avec un chalutier. Rupture de la quille en titane du Safran, etc. Les cinq accrocs lors des deux premiers jours de la course de voile du Vendée Globe ne sont pas pour rassurer René Pirlot, patron de Tolrip, consultant indépendant en risques spécifiques situé à Bruxelles. Spécialiste de l’assurance dans le domaine du sport, c’est en effet par sa société que 13 des 20 bateaux qui ont pris le départ samedi passé ont trouvé un assureur. Cela fait deux ans que Tolrip a signé un contrat avec l’IMOCA, l’association qui gère les monocoques de 60 pieds (18,28 mètres) de long, lui permettant de se proposer comme risk manager pour les équipages membres. “Plutôt que de laisser chaque équipe chercher son assureur, l’IMOCA leur met à disposition une cellule dont nous faisons partie”, commente René Pirlot.

Plus de la moitié des équipages sont dès lors passés par Tolrip pour assurer leur bateau pour une période de deux ans en toutes situations : qu’ils soient à quai ou en pleine course. La police d’assurance négociée par Tolrip auprès d’un assureur d’Europe du Nord -dont elle ne souhaite pas dévoiler le nom -, “couvre tout ce qui se passe pour deux ans, détaille le patron de Tolrip, ancien champion de hockey. Elle reprend les dommages matériels sur le bateau, sa responsabilité civile et la police du skipper y compris la problématique de l’assistance.”

Chaque contrat est réalisé sur mesure en fonction de critères comme l’âge du bateau, sa valeur et le CV du skipper. Sont donc pris en compte l’historique de ses courses, ses anciens sinistres éventuels, etc. Chaque monocoque peut valoir entre 800.000 et 4 millions d’euros et la prime atteint, en général, entre 6 et 10 % de cette valeur, chaque année. Soit un montant annuel qui avoisine 150.000 euros en moyenne.

Si Tolrip n’est que le courtier et ne prend pas en charge financièrement les sinistres, la PME suit attentivement chaque course. Et les sinistres sont loin de le réjouir. “Notre objectif est la pérennité des contrats avec les équipes sportives. Aussi, en cas de trop nombreux sinistres, les assureurs, déjà peu nombreux dans ce domaine, risqueraient de se montrer plus frileux ou d’augmenter les primes.” Mais René Pirlot n’en est pas à son coup d’essai dans l’univers de la voile. C’est déjà lui qui avait assuré le plus grand trimaran du monde (Banque Populaire V) lors des précédentes éditions du Trophée Jules Verne.

Christophe Charlot

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