Uteron Pharma passe sous pavillon américain

Le groupe Actavis (Watson Pharmaceuticals) rachète la start-up liégeoise pour devenir un leader mondial de la santé féminine. François Fornieri, CEO de Mithra et d’Uteron, assure avoir obtenu des garanties afin maintenir la R&D et la production à Liège pendant 10 ans.

Après avoir levé 27 millions d’euros et envisagé une introduction en Bourse, c’est finalement l’option de la vente que les quatre fondateurs d’Uteron Pharma ont choisie pour permettre à la start-up spécialisée dans le domaine de la gynécologie de poursuivre ses travaux de recherche. François Fornieri, Jean-Michel Foidart (tous deux Mithra), Stijn et Léon Van Rompay (ex-Docpharma) viennent de revendre leur société au groupe américain Watson, récemment rebaptisé Actavis. En 2012, Watson a déboursé 4,25 milliards d’euros pour mettre la main sur le laboratoire suisse Actavis et ainsi devenir le troisième acteur mondial sur le marché des génériques. Le nouvel ensemble rachète à présent le laboratoire liégeois pour 305 millions de dollars (228 millions d’euros) : 150 millions (112 millions d’euros) en cash; le solde sera versé, d’ici six ans, en fonction des résultats obtenus.

En cas de problème, les fondateurs seront là

“Actavis ambitionne de devenir un leader mondial dans le domaine de la santé féminine. Il a dès lors jeté son dévolu sur Uteron, qui a le plus beau portefeuille au monde dans le domaine de la gynécologie avec quelques blockbusters potentiels comme le Levosert (stérilet), Estelle (pilule basée sur une hormone naturelle) et le Diafert (kit de sélection d’ovocytes)”, explique François Fornieri, qui quittera la direction d’Uteron pour se concentrer sur le développement de Mithra.

Stijn Van Rompay, le co-CEO, reste, lui, en place de même que toute l’équipe. “Actavis s’est engagé à investir 200 millions d’euros dans Uteron et à garder la R&D et la production sur le site d’Odyssea à Grâce-Hollogne pendant 10 ans ainsi qu’à renforcer les partenariats avec l’université de Liège”, souligne le Manager de l’Année 2011. Et d’apporter une garantie supplémentaire à la Région wallonne qui a largement subsidié ce projet : “Si le repreneur a des problèmes ou est racheté, ce sont les fondateurs qui reprendront Uteron.”

Les quatre fondateurs se partagent “entre 60 et 65 %” du capital d’Uteron. Au sein des autres actionnaires, on trouve des investisseurs privés, tant wallons que flamands parmi lesquels Yves Noël, les familles Jolly et de Radiguès, Jean Stéphenne, Eric Swenden, Christian Dumolin et Roland Duchâtelet ainsi que des institutionnels tels que la SRIW et Meusinvest. Avec l’arrivée d’Actavis, les actionnaires de la première heure réalisent un joli coup financier.

Mais pour les investisseurs qui sont entrés dans le capital début 2012 sur la base d’une valorisation de 165 millions d’euros, la transaction l’est un peu moins dans l’immédiat. “Nous allons leur verser la différence afin qu’ils récupèrent au moins leur mise de départ dans un premier temps”, promet François Fornieri. Selon lui, tout le monde devrait donc s’y retrouver.

Sandrine Vandendooren

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content