Unis contre l’interdiction de fumer dans les cafés

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Interdire de fumer dans les petits cafés pourrait entraîner la disparation de plusieurs milliers d’entre eux, estiment de concert le SNI et la Fedcaf, la Fédération des cafés de Belgique, tout juste portée sur les fonts baptismaux.

Le Syndicat neutre pour indépendants (SNI) se réjouit du lancement lundi de la Fedcaf, la fédération des cafés de Belgique (lire ci-après). Le SNI et la Fedcaf pourront être des alliés dans la lutte contre l’interdiction de fumer dans les cafés qui entrera en vigueur le 1er juillet, indique le syndicat dans un communiqué.

Le SNI demande qu’il soit encore possible de fumer dans les petits cafés : “L’interdiction de fumer dans tout le secteur horeca sera le coup de grâce pour les 12.000 cafés populaires de notre pays, vu que 80 % de leurs clients fument.”

Il ressort d’une étude menée par le syndicat auprès de 851 exploitants que 91 % des cafetiers s’attendent à une perte de revenus moyenne de 27 % et que 4.200 d’entre eux craignent de devoir fermer leurs portes.

L’organisation des entrepreneurs indépendants continue également de plaider pour un plan d’oxygène pour les cafés et demande un abaissement de la TVA à 6 % pour tout le secteur des repas et boissons : “Les cafés ont été tenus à l’écart de l’abaissement de la TVA de 21 % à 12 % puisque ce taux de TVA réduit ne s’applique qu’aux repas.”

Le SNI demande également d’assouplir les règles pour le travail des étudiants et le travail occasionnel, d’instaurer une déduction fiscale majorée pour la construction d’un fumoir ou d’une cuisine, de rembourser les investissements réalisés pour placer un dispositif d’extraction de fumée et d’abolir les taxes communales sur les terrasses.

“S’il est impossible de réserver un budget pour un plan de relance pour les cafés, le SNI réclame une réglementation comme aux Pays-Bas et en Allemagne.” Dans ces pays, les petits cafés ont obtenu une dérogation car ils ne disposent pas de l’espace suffisant pour installer un fumoir.

Création d’une nouvelle fédération des cafés de Belgique

L’asbl Fédération des cafés de Belgique (Fedcaf Belgium) a été officiellement lancée lundi à Bruxelles. Les responsables de l’association, dont le but est de défendre les intérêts des tenanciers de cafés, s’estiment mal représentés par les fédérations de l’horeca.

L’initiative est née à l’issue de la manifestation nationale contre l’interdiction globale de fumer dans les cafés, le 23 avril dernier à Bruxelles. “Les fédérations de l’horeca y ont brillé par leur absence et leur désintérêt total, estime Diane Delen, présidente de la Fedcaf. Ces fédérations ne connaissent pas du tout le secteur et ses problèmes spécifiques.”

La fédération compte traiter en priorité la problématique de l’interdiction de fumer dans les cafés. “Cette interdiction constitue une menace sur le plan économique et social, elle sera fatale à des milliers de cafés, estime Diane Delen. La baisse de la TVA (de 21 % à 6 %) est totalement insuffisante en comparaison avec les 89 % de clients fumeurs que comptent les cafés.”

La Fedcaf insiste sur le fait que les nombreuses faillites qui devraient prochainement frapper le secteur auront des conséquences au-delà de celui-ci : “Les quelque 12.000 cafés de Belgique apportent par exemple 2,4 millions d’euros par an à la Sabam.” “Nous voudrions, dans un premier temps, obtenir une dérogation pour les cafés de moins de 75 m², comme cela existe aux Pays-Bas et en Allemagne.”

La Fedcaf, qui précise qu’elle n’est pas “pro-tabac” mais “favorable au libre arbitre”, organisera le 16 juin à Bruxelles une table ronde en présence de représentants politiques.

Trends.be, avec Belga

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