Une start-up belge à la pointe de la sécurité informatique, primée aux USA

Johan Vinckier. © DR

Ticto, une entreprise belge spécialisée en matière de sécurité informatique, se classe deuxième d’un prestigieux concours entrepreneurial américain. Une grande première.

Le 21 avril, l’entreprise flamande Ticto a remporté la médaille d’argent (derrière l’entreprise irlandaise Waratek) du concours RSA Conference 2015 de San Francisco, récompensant les start-up les plus actives et innovantes au monde dans le domaine de la sécurité informatique. Une performance unique puisque jamais auparavant le jury du concours, composé de professionnels du secteur de la sécurité numérique (Google, Dropbox), n’avait attribué de deuxième prix. Preuve que la start-up belge, et son CEO Johan Vinckier, ont marqué les esprits.

Il s’agit de la deuxième prouesse réalisée par la start-up flamande. Il y a quelques jours, elle avait déjà réussi l’exploit d’être la première entreprise belge nominée parmi les 10 finalistes de ce concours, parmi les plus importants au monde.

Une technologie novatrice

Cette deuxième place, Ticto la doit à son “tictopass”, une technologie particulièrement novatrice de “visual crowd authentication” ou solution intelligente d’authentification via contrôle visuel, à découvrir ici. Son but est de permettre une identification sûre, rapide et facile des personnes autorisées à être présentes à un événement ou sur un site spécifique (chantiers, sites nucléaires, conférences,…).

Le tictopass est considéré comme la prochaine génération de badge, se présentant sous la forme d’une carte à puce dotée d’un système de sécurité semblable à celui d’une carte d’identité électronique ou de banque.

Il possède un écran affichant les données généralement présentes sur un badge d’identification (nom, prénom, photo,…) ; un LED couleur (sorte de composant capable d’émettre de la lumière) ; une horloge en temps réel et une fonction cryptographique semblable à celle utilisée par les banques.

Grâce à l’écran, le graphisme sur le badge change périodiquement pour afficher différents signes, symboles et couleurs, par exemple chaque minute ou toutes les demi-heures. Ces changements sont imprévisibles, car ils sont générés par un algorithme cryptographique à l’intérieur du badge. Chaque affichage correspond ainsi à un mot de passe unique spécifique. Lorsqu’un individu s’enregistre sur un lecteur de badges pour une journée de travail, ou un événement, le lecteur de badges validera ses données d’identité et ses autorisations. Il activera ensuite de manière sécurisée l’algorithme cryptographique applicable ce jour-là, avec une heure d’expiration prédéfinie. Or, comme tous les collègues autorisés de l’individu portant le badge devront passer par la même procédure d’enregistrement, le même algorithme sera activé sur leurs badges, de sorte que le même graphisme (images, couleurs) imprévisible apparaîtra simultanément sur tous les badges autorisés.

Conséquence ? Du fait des algorithmes cryptographiques, une personne ne disposant pas d’un tictopass validé ne pourra pas afficher les mêmes images et couleurs sur son badge. Ce qui permettra aux membres autorisés de l’identifier visuellement.

Et maintenant ?

Pour l’heure, le tictopass n’est pas encore commercialisé et fait toujours l’objet de projets pilotes. Des entreprises telles que BASF Anvers ou Brussels Airport ont déjà accepté de tester le système, pour s’assurer de son efficacité dans des conditions réelles de travail. De quoi envisager l’avenir sous les meilleurs auspices. Quant au prix à proprement parlé, pas de doute qu’il profite à Ticto. Le RSA assure une visibilité non négligeable et ouvrira les portes du marché américain à la start-up. Alors qu’elle est actuellement financée sur fonds propres, la boîte espère pouvoir tirer profit de l’expérience pour bientôt lever des fonds. Johan Vinckier, principal actionnaire de Ticto, et ses trois autres associés espèrent également se constituer un joli carnet d’adresses. Afin de s’étendre rapidement et démontrer au monde que la Belgique reste un pays d’avenir.

Augustin Lippens

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