Une première ferroviaire belge pour General Electric

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Le géant américain Général Electric cherche à revenir en Europe continentale, dans le chemin de fer. La première locomotive va commencer son service d’ici la fin 2013 en Belgique. Il affronte les géants européens du marché comme Siemens ou Alstom.

D’ici la fin de l’année, le rail belge va inaugurer le retour de General Electric (GE) dans ce marché. Une locomotive conçue pour l’Europe continentale, Euroloco, va relier l’Allemagne et tirer des trains de marchandise. C’est moins spectaculaire qu’un train à grande vitesse, et pourtant… ” Il s’agit d’une locomotive diesel d’une génération nouvelle, qui a une capacité de traction 25% supérieure à ce qui existe actuellement ” dit Lorenzo Simonelli, patron de la division GE Transportation. Cette locomotive bleue et rouge, symbole du retour du groupe américain sur les rails Vieux Continent, pourra tirer des convois de plus de 7000 tonnes.

Un ancien petit nouveau

GE est connu en Europe pour ses activités dans l’énergie, l’aéronautique, le médical ou le financement. Ses activités en Belgique occupent un millier de personnes. Il s’intéresse au marché ferroviaire, qu’il a quitté chez nous il y a plus de 20 ans, malgré la conjoncture morose du continent. Avec sa locomotive Euroloco, et aussi avec ses offres pour équiper les réseaux de chemins de fer en matériel pour les lignes. L’Union européenne défend une norme de standardisation de la signalisation des lignes, l’ERTMS, qui impose des investissements importants pour les années à venir.. GE se positionne sur ce marché de longue haleine. Les réseaux européens sont fort balkanisés, avec des standards différents selon les pays, qui empêchent les locomotives de passer aisément d’un pays à l’autre.

Contourner les problèmes de compatibilité des réseaux

La locomotive Euroloco est une manière de contourner une partie des soucis de compatibilité. ” En général on utilise des locomotives diesels pour les transports à courte distance, ou sur des lignes non électrifiées. Nous défendons l’idée de les utiliser sur de longs trajets, car elles ne souffrent pas des soucis de tensions électriques qui varient d’un pays à l’autre, et obligent souvent à changer de locomotive aux la frontières “, dit Krikor Aghajanian, manager sales locomotives&modernizations de GE Transportation.

Pourquoi commencer par la Belgique (et les Pays-Bas) ? Parce qu’elle est une plateforme logistique, avec le port d’Anvers. Et aussi parce que il est plus simple de venir chez nous que d’entrer immédiatement dans le premier marché du continent l’Allemagne. La locomotive sera mise en service entre la Belgique et l’Allemagne par la société HHPI (Heavy Haul Power International). Cette dernière développe une offre de transport par train autonome, sans changement de locomotive, à travers l’Europe occidentale. La locomotive est assemblée en Turquie, avec des composants partiellement fabriqués en Europe. Il y a toutefois peu de chance que la SNCB achète des locomotives GE à court terme, elle est déjà suffisamment équipée et son activité marchandise est en difficulté. Le marché visé est plutôt celui des compagnies concurrentes. Pour l’équipement de réseau, GE vise Infrabel et la STIB. Cette dernière doit moderniser les lignes de métro pour en augmenter la capacité.

Une activité transport marginale mais rentable

L’activité de transport est plutôt marginale mais rentable pour GE, qui réalise un chiffre d’affaires de 5,6 milliards de dollars en 2012, avec un bénéfice d’un milliard de dollars, sur un chiffre d’affaires total du groupe de 147 milliards. Elle va affronter une concurrence européenne fort implantée, avec Alstom ou Siemens. Rien qu’Alstom pesait, en 2011, plus de 5 milliards d’euros pour son activité de transport, soit plus de 6,7 milliards de dollars.

Robert van Apeldoorn

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