Un problème de moteur sur un A380 complique la tâche d’Airbus

© Reuters

Un problème de moteur sur un Superjumbo A380 d’Airbus est venu lundi compliquer la tâche du constructeur européen, qui traverse un trou d’air après avoir pulvérisé les records de vente en 2011.

Airbus n’a vendu que 403 appareils de janvier à fin octobre, contre 1.009 pour son rival américain Boeing. L’A380, toujours très demandé par les passagers, s’est mal vendu cette année. Airbus visait 30 commandes fermes sur l’année et n’en avait décroché que quatre à la fin octobre.

La réparation de microfissures apparues dans les ailes a obligé la société mère d’Airbus, EADS, à passer des provisions de centaines de millions d’euros et a apparemment incité les clients à repousser les commandes.

Emirates, le plus gros client de l’A380, a en outre annoncé lundi qu’un de ses appareils, reliant Sydney à Dubai, avait dû rebrousser chemin vers l’aéroport de Sydney après un incident de moteur.

Un porte-parole d’Emirates a déclaré à l’AFP que le transporteur s’efforçait de comprendre les causes de l’incident. “Il n’y avait pas de flamme ou de fumée”, a-t-il précisé, contredisant ainsi des témoignages de passagers qui assuraient avoir vu du feu sur le moteur en panne.

Airbus n’a pas fait de commentaire. “C’est de toute manière mauvais pour l’image de l’A380, même si Airbus n’y est strictement pour rien”, a commenté Pierre Sparaco, un expert en aéronautique.

“C’est troublant, même si l’histoire du transport aérien est jalonnée de problèmes de moteur”, a-t-il ajouté. Ainsi, a-t-il rappelé, le Jumbo-jet 747 de Boeing a été surnommé dans ses premières années de service “le meilleur tri-réacteur du monde”, tellement cet avion pourtant équipé de quatre moteurs connaissait de pannes sur ses réacteurs.

De même le 777, un long-courrier bi-réacteur, a connu un certain nombre de problèmes et d’atterrissages d’urgence, ajoute Christophe Menard, analyste chez Kepler Capital Markets.

La panne survenue chez Emirates a affecté un moteur GP7200, fabriqué par Engine Alliance, une co-entreprise des motoristes américains General Electric et Pratt and Whitney. “C’est moins grave que ce qui était arrivé sur un vol de Qantas”, a ajouté M. Menard. Un A380 de la compagnie australienne avait en effet connu une grave avarie en novembre 2010, quand un de ses moteurs Trent fabriqué par Rolls Royce avait explosé en vol, sans faire de victime.

Malgré ces incidents, “l’A380 continue d’être plébiscité par les clients”, dit-on chez Air France. Même son de cloche chez Emirates, qui a déjà commandé 90 de ces Super-jumbos et envisage d’en prendre davantage.

Singapore Airlines, la compagnie de lancement de l’A380, a de son côté signé en octobre une lettre d’intention d’achat (bien lettre d’intention) pour cinq appareils supplémentaires.

Pour autant, cela ne suffit pas pour Airbus, qui perd sa place de numéro 1 mondial.

L’avionneur, qui avait pulvérisé les records de ventes l’an passé grâce au lancement de son futur A320 Neo, un moyen-courrier remotorisé pour réduire la consommation de carburant, s’est fait dépasser par Boeing pour la première fois depuis 2006.

Encore le chiffre de 403 commandes annoncé lundi ne prend-il pas en compte une nouvelle réduction de commande prévue par Gulf Air, la compagnie du royaume de Bahrein dans le Golfe.

Trends.be, avec Belga

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