Un bon d’achat Lidl pour “casser la grève” ?

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Le Setca accuse, document à l’appui, la direction de Lidl d’avoir “payé” des salariés pour travailler le 30 janvier, jour de grève générale. Ce geste n’était “ni annoncé, ni promis, ni planifié” : il ne s’agissait pas de discréditer les grévistes, rétorque la chaîne.

La direction de Lidl a envoyé, voici quelques jours, un courrier de remerciement aux employés qui ont travaillé lors de la grève générale du 30 janvier 2012 et leur offre un bon cadeau de 20 euros, révèle le Setca dans un communiqué diffusé mercredi. “En pratique, Lidl avait demandé à des travailleurs du siège central, des dépôts ou de l’équipe volante d’aller remplacer les grévistes ou de briser les éventuels piquets”, dénonce leSyndicat des employés, techniciens et cadres de la FGTB, qui déplore un modèle de concertation “à l’allemande” et le “non-respect du droit de grève“.

A la lecture de la fameuse lettre, le Setca tient à rappeler deux principes fondamentaux. Primo, “il existe des dispositions légales qui empêchent les employeurs de remplacer les travailleurs grévistes (on vise ici notamment les intérimaires)”.

Secundo, “la grève est un droit. Si les travailleurs des magasins se sont déclarés en grève, il est logique que les magasins n’ouvrent pas leurs portes ce jour-là ! Demander à un travailleur de la centrale de Merelbeke, de Courcelles ou encore de l’équipe volante de venir occuper le poste de travail du gréviste, le rémunérer avec un bon d’achat pour le remercier des bons et loyaux services et tout en discréditant les grévistes : il s’agit là d’un mépris évident du modèle de concertation sociale à la belge.”

Au passage, souligne le Setca, ce fameux bon d’achat est assimilable à une rémunération au noir, puisqu’il sort de tout cadre légal…

Le syndicat socialiste conclut en précisant que, “depuis des mois, des travailleurs des dépôts et du siège, en ce compris la haute direction, suivent des formations express dans les magasins pour pouvoir remplacer au pied levé les travailleurs. Non pas pour pallier les absences pour maladie – ça, c’est la mission de l’équipe volante – mais bien pour contrer les éventuels mouvements sociaux.”

Les employés qui ont travaillé le jour de la grève l’ont fait sur base volontaire, rétorque Lidl

Les employés qui ont travaillé le 30 janvier, jour de la grève nationale, l’ont fait sur base volontaire, a souligné mercredi Lidl en réaction au communiqué du Setca.

La chaîne de supermarchés, qui souhaite d’abord préciser qu’elle reconnaît “sans plus” le droit de grève, reconnaît que des travailleurs du siège central et du centre de distribution ont presté le jour de la grève nationale mais qu’il s’agit de “quelques collaborateurs”, propres à Lidl, et non des intérimaires ; qu’ils l’ont fait “sur base volontaire” et qu’il ne s’agit pas “d’une pratique structurelle”.

Lidl précise que la direction a accepté que des employés travaillent ce jour-là et qu’elle a proposé un bon-cadeau car elle a été “particulièrement surprise par l’enthousiasme des collaborateurs”. Ce geste envers les employés n’était “ni annoncé, ni promis, ni planifié”. Il ne s’agissait pas de discréditer les grévistes, ajoute l’entreprise.

Lidl souligne enfin qu’elle veille aux bonnes relations avec les partenaires sociaux et regrette la teneur du communiqué du Setca.

Trends.be

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