Uber va contester la décision du tribunal de “toutes les manières possibles”

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La société américaine Uber va contester “de toutes les manières possibles” la décision du tribunal de commerce de Bruxelles lui ordonnant de cesser ses activités de covoiturage entre particuliers à Bruxelles, a indiqué une porte-parole de l’entreprise, Susanne Elias-Stulemeijer. Uber juge cette décision “inacceptable”.

Uber précise qu’elle continuera à offrir le service ‘UberPop’ à Bruxelles. Ce service permet aux particuliers de s’inscrire via une application mobile pour conduire les citoyens bruxellois à moindre coût. Selon la porte-parole de l’entreprise, ce service compte à Bruxelles “des milliers d’usagers”.

Uber affirme que les services de transport traditionnels et nouveaux peuvent parfaitement coexister. “Mieux, le nombre d’usagers des services de transport augmente dans ce cas. Cela a été prouvé dans d’autres villes où nous sommes actifs”, poursuit la porte-parole.

L’entreprise souligne encore que les services qu’elle offre sont aussi bien dans l’intérêt du consommateur que de l’entrepreneur individuel. Uber précise en outre être en discussions avec le gouvernement bruxellois dans le but de pouvoir offrir dans la capitale ses services sous licences – lesquels seront assurés par des chauffeurs professionnels. L’entreprise se dit confiante à ce propos et indique voir des ouvertures.

Uber condamnée à Bruxelles De son côté, la ministre bruxelloise Brigitte Grouwels a vivement condamné mercredi la réaction de la commissaire européenne Neelie Kroes qui s’était dite scandalisée par la décision de la justice belge ordonnant à la société Uber de cesser ses activités de covoiturage. La commissaire s’en était également prise à Brigitte Grouwels taxée de “ministre de l’anti-mobilité”.

“Les règles sont faites pour être suivies. Si elle avait été ministre en Belgique, Kroes aurait probablement dû démissionner après de tels propos”, a réagi Mme Grouwels sur la VRT-Radio. La ministre bruxelloise a également défendu sa position. “Le système de Uber est intéressant, mais il existe des règles et il convient de les respecter. Le tribunal de Commerce a constaté qu’elles n’étaient pas respectées. Il est particulièrement fâcheux dans le chef d’un commissaire d’estimer que les règles ne doivent pas être respectées”, a dit Mme Grouwels.

Veiller au respect des règles en matière de fiscalité et d’assurance n’est pas anodin, a encore fait valoir Brigitte Grouwels. “Aux Etats-Unis, on a connaissance d’un accident mortel avec un taxi Uber, et on fait état de nombreux problèmes d’assurances, la société ayant fui ses responsabilités”, a-t-elle précisé.
“Nous voulons organiser, à Bruxelles, un secteur des taxis de qualité offrant une sécurité garantie”, a appuyé la ministre. Celle-ci cherche en revanche à ce qu’une application telle que proposée par Uber puisse être développée pour le secteur des taxis.

Selon la ministre CD&V, Neelie Kroes est l’incarnation du “libéralisme sauvage” en vertu duquel “le plus fort gagnera”. Mme Grouwels dit partager un autre point de vue que celui de “la dérégulation incontrôlée qui peut mener au bain de sang social et à terme à une aggravation de l’offre”.

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