“Tout le monde aspire à plus de positivisme”

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Une PME sur deux a vu son chiffre d’affaires reculer en 2012. Jamais le niveau d’investissement n’a été aussi bas. Moins d’un tiers des entreprises a recruté. La lecture du Baromètre PME 2013 de Deloitte Fiduciaire n’a rien de réjouissant.

Pour la neuvième année consécutive, Deloitte Fiduciaire, leader du marché en expertise comptable, en conseil fiscal et juridique aux entreprises familiales et aux PME, a fait le point sur les performances des PME belges. Quelque 2.500 entreprises réalisant un chiffre d’affaires de 6,25 millions d’euros ont été passées au crible.

Les résultats ne sont guère encourageants. Le chiffre d’affaires de la moitié des entreprises a baissé, les bénéfices sont en recul, le niveau des investissements n’a jamais été aussi bas, l’embauche est quasi nulle. Par ailleurs, la pression fiscale reste élevée : les entreprises doivent céder près de la moitié de leurs revenus à l’Etat. “L’année 2012 a été particulièrement difficile pour les PME familiales en Belgique, déclare Nikolaas Tahon, directeur général de Deloitte Fiduciaire. Peut-on s’attendre à une amélioration en 2013 ? La situation n’a pas évolué au premier semestre. La Belgique est un petit pays, tourné vers l’exportation. L’Allemagne maintient sa suprématie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis se redressent. C’est une bonne nouvelle. Mais la France et les Pays-Bas sont dans l’impasse économique. Le marché néerlandais est à l’arrêt. Malgré cela, les entreprises ont davantage confiance dans l’avenir qu’en début d’année. Tout le monde aspire à plus de positivisme. Nos PME se battent bec et ongles pour sortir de la crise la tête haute.”

On discerne malgré tout quelques lueurs d’espoir. Comme le capital “tampon” des PME. “La structure de leur capital, amassé au cours des 10 à 20 dernières années, constitue un atout indéniable. Cet énorme tampon permet de tenir bon en période de crise.” La solvabilité réelle, qui tient compte également des prêts subordonnés et des comptes courants, s’élève en moyenne à quelque 52 %, un pourcentage qui a encore augmenté en 2012.

Les financements bancaires sont en baisse. “On observe depuis cinq à six ans un glissement radical des financements bancaires aux financements privés, note Nikolaas Tahon. Cela n’a rien à voir avec une possible pénurie de crédits. A condition de présenter un dossier d’investissement étayé, les PME n’ont aucune difficulté à obtenir un financement bancaire. Mais notre pays dispose d’avoirs disponibles à profusion. Qui sont investis dans notre économie. Pour preuve la rapidité avec laquelle les opérations de capitaux privés se concluent.”

Merci l’innovation Le Baromètre PME 2013 répartit les entreprises dans plusieurs secteurs : services, commerce et industrie. Le secteur tertiaire enregistre les meilleurs résultats : quatre entreprises sur 10 “seulement” ont vu leur chiffre d’affaires reculer. Le spectre est large : du nettoyage à l’ingénierie de haute technologie. “Voyez le succès des jeunes entreprises IT qui réalisent des bénéfices plantureux aux Etats-Unis, poursuit Nikolaas Tahon. On constate une transformation de l’activité industrielle traditionnelle en une activité technologique d’avenir. Le développement de nouvelles activités industrielles en Belgique devient de plus en plus difficile. Nous devenons plutôt une économie R&D innovante. Autrement dit, une économie qui emploie moins de machines et davantage de personnel. Nous disposons d’un personnel hautement qualifié. Le secteur tertiaire mise de plus en plus sur l’exportation, avec succès.”

WOLFGANG RIEPL

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