“Tout a été mis en oeuvre” pour attirer Zalando en Wallonie, assure l’Awex

Zalando, une société d'e-commerce basée à Berlin et active dans quinze pays. © ARNE DEDERT/BELGAIMAGE

Si la déception est de mise, après la décision de Zalando de choisir les Pays-Bas, et non le Hainaut, pour l’implantation de son centre de logistique, “tout a été mis en oeuvre” pour attirer en Wallonie le géant allemand de l’e-commerce, a assuré mercredi l’Agene wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (Awex).

“Les Allemands sont les premiers à le reconnaître: tout a été mis en oeuvre. Ils étaient assez enthousiastes. Tout a bien suivi. Et puis les personnes ont changé à un certain moment… Nous leur avons proposé de rencontrer des interlocuteurs de haut niveau, mais ils n’ont pas souhaité le faire. Et puis finalement la décision est tombée…”, a expliqué l’administratrice générale de l’Awex, Pascale Delcomminette, évoquant quatre années de discussions, au total, avec les responsables de Zalando.

Selon des proches du dossier interrogés par le journal L’Echo, trois éléments ont été défavorables à la candidature wallonne: le coût du travail, la législation relative au travail de nuit et le climat social en Wallonie. Mais pour Pascale Delcomminette, “sur ce dossier, par rapport aux Pays-Bas, nous étions quasi à égalité en terme de coûts salariaux, voire même un peu moins chers”.

“Certains freins existent aussi, il ne faut pas le cacher”

Au final, ce sont “une série de choses (qui) ont joué”, comme sans doute une question d’image par rapport au climat social en Wallonie, ou, peut-être, la présence d’un manager hollandais parmi les responsables de Zalando…

“Mais nous avons aussi plein de belles histoires”, a positivé Mme Delcomminette, en rappelant au passage que la majorité des investissements étrangers réalisés en Wallonie sont des extensions d’activités déjà présentes (54 extensions sur 89 investissements en 2017), ce qui prouve que les sociétés étrangères qui mettent un pied en Wallonie le regrettent rarement. Ainsi, moins de 3% des entreprises qui se sont installées en Wallonie ces dernières années ont ensuite décidé d’en partir, selon l’Awex.

Le ministre de l’Economie, Pierre-Yves Jeholet, a pour sa part rappelé les atouts dont disposent la Wallonie, comme sa “situation géostratégique”, ses “infrastructures de qualité”, et notamment ses aéroports de Charleroi et Liège, les moyens consacrés à la recherche et développement ou encore les terrains mobilisables pour accueillir des entreprises. Le brexit représente aussi une opportunité d’attirer en Wallonie des investisseurs, selon le ministre.

“Certains freins existent aussi, il ne faut pas le cacher”, a toutefois concédé M. Jeholet, évoquant le coût salarial, la position du précédent gouvernement wallon sur le Ceta (traité de libre-échange entre l’UE et le Canada), le climat social, la législation sur le travail de nuit dans l’e-commerce qui doit être davantage encore assouplie ou “le défi de la formation”.

Pierre-Yves Jeholet tient à défendre l’Awex dans le dossier Zalando. “C’est malheureux mais on ne s’est pas planté, on ne s’est pas loupé car tout a été mis en oeuvre. Il faut faire attention à ce qu’on dit.”

Le ministre wallon a plaidé pour que l’Awex demeure et soit plus que jamais l’interlocuteur et “le point de contact” pour les investisseurs potentiels.

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