Touche pas à ma chaudière!

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Si l’interdiction du gavage et de l’élevage d’animaux à fourrure interpelle le grand public, celle de vendre encore des chaudières à mazout à partir de 2021 fait frémir tout un secteur économique.

L’automne sera chaud, promettent les distributeurs de mazout ainsi que les installateurs de chauffage central. Tous deux sont, en effet, directement touchés par le projet du gouvernement flamand d’interdire dès 2021 la vente de nouvelles chaudières à mazout. Pour le gouvernement flamand, l’avenir écologique passe par la pompe à chaleur, dont l’installation sera subsidiée selon des modalités encore à définir, et le raccordement à des ré-seaux de récupération de chaleur. “Nous n’avons même pas été entendus”, enrage Dirk Peytier, président de Techlink, association regroupant les professionnels du secteur qui prévoit une explosion des demandes. Chacun, explique-t-il, voudra remplacer sa chaudière avant l’échéance.

Brafco, la fédération belge des négociants en combustibles et carburants, est tout aussi furieuse – 5.000 emplois sont directement menacés – et sceptique. Comment, interroge-t-elle, le gouvernement flamand peut-il soutenir que l’investissement dans une pompe à chaleur – en moyenne 20.000 euros – sera rapidement amorti? Ces pompes fonctionnent en effet à l’électricité, qui est plus chère dans notre pays qu’ailleurs. Plus fondamentalement, ces pompes pourront-elles réellement fonctionner en hiver, lorsque le besoin s’en fera sentir? Aujourd’hui déjà, ironise Brafco, le risque de pénurie d’électricité est bien réel durant la saison froide. Devant le tollé provoqué par la mesure, le gouvernement a rétropédalé à toute allure: il avait “oublié” que l’interdiction de vente était une matière fédérale. L’interdiction ne vaudra plus que pour les constructions neuves et les “rénovations lourdes”. Dans les immeubles existants, les chaudières à mazout pourront être remplacées jusqu’en… 2035.

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