Tokyo Motor Show : les excentriques en images… et les autres

Japan's auto maker Toyota Auto Body introduces the "Coms Connect" concept electric personal mobility vehicle during a press preview at the Tokyo Motor Show in Tokyo on 28, 2015. The Tokyo Motor Show kicks off with a focus on cars that drive themselves, eco-friendly technologies, and a digital-savvy generation. AFP PHOTO / Yoshikazu TSUNO © Belga

Le PDG de Nissan, Carlos Ghosn, a lancé les festivités en dévoilant un concept de véhicule dit “Nissan Intelligent Driving” (IDS), qui “améliore la capacité du conducteur à voir, penser et réagir”. “Il permet de compenser les erreurs humaines, responsables de plus de 90% des accidents de voiture. Le temps passé derrière le volant est plus sûr, plus efficace et plus amusant”, a déclaré Carlo Ghosn à l’occasion de la présentation du stand.

L’habitacle se transforme selon le mode choisi par l’automobiliste. S’il décide de s’en remettre à la machine, le volant disparaît pour céder la place à un large écran, et les quatre sièges se tournent légèrement vers l’intérieur pour faciliter la conversation entre les passagers. “Les voitures autonomes représentent un enjeu très important”, a souligné auprès de l’AFP le dirigeant de Nissan qui veut prendre la tête de cette “course” où se bousculent les constructeurs.

Dès 2016, la firme de Yokohama (banlieue de Tokyo) veut permettre aux automobilistes de lâcher le volant en cas de bouchons sur autoroute. En 2018, la voiture sera capable d’évoluer seule sur ces mêmes axes de circulation, et en 2020 de gérer des situations plus complexes en ville.

Ses deux concurrents, Toyota et Honda, ont aussi détaillé ces dernières semaines leurs ambitions dans ce domaine, sous l’impulsion du gouvernement japonais qui veut profiter des Jeux olympiques de Tokyo en 2020 pour faire la démonstration du savoir-faire nippon.

En ce premier jour du Tokyo Motor Show, le sujet était sur toutes les lèvres, l’Allemand Mercedes-Benz présentant lui aussi sa propre technologie.

Mais le PDG de Toyota, Akio Toyoda, a appelé à la prudence. “La route est partagée par plusieurs acteurs, les voitures, les deux-roues, les piétons, donc ce n’est pas simple. Le but est de réduire la mortalité ; imaginez si survient un accident majeur impliquant un véhicule autonome. Nous devons y aller par étape”, a-t-il souligné lors d’une rencontre avec des journalistes.

Les voitures écologiques… et les excuses de Volkswagen

Autre sujet en vogue : les voitures écologiques. Outre des modèles hybrides – dont la dernière Prius de Toyota, qui sera lancée en fin d’année au Japon avant le reste du monde – et électriques (Leaf de Nissan, SUV de Mitsubishi Motors, etc.), Honda a levé le voile sur sa voiture à pile à combustible fonctionnant à l’hydrogène, qui ne rejette que de la vapeur d’eau quand elle roule. Près d’un an après la sortie de la Mirai de Toyota, ce véhicule nommé “Clarity Fuel Cell” se veut plus spacieux (cinq places) et doté d’une plus grande autonomie (plus de 700 km). “Nous débuterons la commercialisation en mars 2016 au Japon, puis il prendra la route aux États-Unis et en Europe”, a précisé le PDG du troisième constructeur nippon, Takahiro Hachigo.

L’hydrogène fait aussi son apparition chez Lexus, la marque de luxe de Toyota. Le géant japonais, fort des débuts prometteurs de la Mirai qu’il espère vendre à 30.000 exemplaires par an à horizon 2020, a aussi donné un avant-goût du modèle qui lui succédera peut-être avec le “FCV Plus Concept”, aux lignes futuristes.

La journée a par ailleurs été marquée par les excuses (dans la tradition nippone) du responsable de Volkswagen au Japon, après le retentissant scandale des moteurs diesel truqués. “Nous ferons tout pour regagner la confiance de nos clients”, a assuré Sven Stein qui a déploré un recul des ventes dans l’archipel depuis ces révélations. Pour autant, le groupe n’a pas abandonné l’idée d’introduire au Japon des véhicules diesel, absents pour l’heure, même si le lancement sera probablement reporté au “second semestre de 2016”.

Hormis cette note négative, le Tokyo Motor Show, qui se tient jusqu’au 8 novembre, se déroule cette année dans un climat plutôt favorable pour l’industrie de l’automobile, en particulier aux États-Unis et en Europe.

Dans les marchés émergents, Nissan a fait état de difficultés en Russie et au Brésil, mais le groupe vise toujours une “légère hausse” de ses ventes en Chine en 2015, selon Carlos Ghosn. Même discours chez Toyota qui n’a pas observé d’impact du ralentissement économique à ce stade.

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