Telenet continue à s’opposer à une régulation accrue de l’accès à l’internet fixe

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Telenet continue à fermement s’opposer aux projets des régulateurs des télécoms et des médias de lui imposer des règles supplémentaires, ainsi qu’à Proximus, en matière d’accès à l’internet fixe, indique jeudi l’opérateur.

A l’issue d’une analyse approfondie, les différents régulateurs nationaux et régionaux du pays avaient constaté, en juillet dernier, que la puissance de marché d’un nombre limité d’acteurs, comme Proximus ou Telenet, était trop importante. Ils ont donc élaboré des mesures supplémentaires afin de favoriser la concurrence et accroître le choix des consommateurs.

Pour ce faire, l’une des principales armes est l’ouverture obligatoire de l’infrastructure des opérateurs. Cela existe d’ailleurs déjà. Sous certaines conditions, Telenet et Proximus doivent déjà mettre leur réseau à disposition d’autres acteurs, qui ne peuvent ou ne veulent pas eux-mêmes investir dans leur propre réseau. Actuellement, Orange peut ainsi proposer une offre mêlant télévision et internet via l’infrastructure de Telenet en Flandre et de Voo en Wallonie.

Les régulateurs entendent désormais élargir les possibilités pour les opérateurs alternatifs. Proximus pourrait devoir accepter que l’un de ses concurrents, comme Orange, puisse utiliser son futur réseau de fibre optique. Dominique Leroy, l’administratrice déléguée de l’ex-Belgacom, avait d’ailleurs laissé entendre au mois de juillet que cela pourrait mettre en danger l’investissement de plusieurs milliards d’euros que cela représente. Ce qui n’avait pas plu au ministre des Télécommunications Alexander De Croo.

Telenet n’est pas satisfait non plus de cette perspective. Un tel projet de réglementation accrue va à l’encontre de la politique du gouvernement fédéral et de la Commission européenne de stimuler les investissements, argue l’opérateur. Pour lui, les régulateurs suivent une mauvaise logique, qui n’est d’ailleurs d’application nulle part ailleurs en Europe, souligne-t-il.

Le projet sur la table mènera, selon Telenet, à une “surrégulation”. La modification et le durcissement des règles actuelles créeront en outre une insécurité juridique, “qui mène à son tour à un ralentissement des investissements”. Tout cela est néfaste pour le consommateur et l’économie, constate Ann Caluwaerts, Chief Corporate Affairs de Telenet. “Aucun opérateur ne va en effet vouloir investir des millions dans son réseau sachant que son concurrent peut l’utiliser de la même manière. A terme, cela va diminuer la qualité des réseaux”, prédit-elle.

Ce vendredi est la date limite laissée aux différents opérateurs pour réagir aux projets des régulateurs. Ce sera ensuite à la Commission européenne de se prononcer. Ce n’est qu’après qu’une décision définitive sera prise, probablement durant les premiers mois de l’année prochaine.

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