Le “plus beau circuit du monde” accueille ce week-end le Grand Prix de Formule 1. L’occasion de se plonger dans les recettes et les dépenses de cet évènement incontournable.
Comme chaque année à la même époque, la caravane de la Formule 1 débarque dans les Ardennes pour un week-end de courses (ces 26, 27 et 28 août). Et comme chaque année resurgit le dilemme de ce Grand Prix et de ce circuit, qui ont un coût et qui sont gérés par la seule Wallonie, par ailleurs toujours en reconversion économique. Tant la société qui s’occupe de faire venir les F1 (Spa Grand Prix), que la société qui gère et anime le circuit au jour le jour (Le Circuit de Spa-Francorchamps) appartiennent en effet à la Région wallonne, via un de ses bras financiers, la Sogepa. La première perd à chaque exercice entre 5 et 7 millions d’euros et doit être régulièrement recapitalisée. La seconde bénéficie actuellement d’un subside annuel de 3,5 millions au titre d’aide aux infrastructures sportives mais elle est rentable. Voilà pour les coûts.
En face, il existe des retombées. Pour le commerce local, elles sont considérables mais ne peuvent justifier à elles seules de telles dépenses. Pour les taxes, le gain est également conséquent. Selon la Sogepa, le GP rapporte chaque année 4,7 millions d’euros en recettes TVA, cotisations sociales du personnel engagé, précompte professionnel et taxes communales. Autre retombée à prendre en compte : l’image. Le GP et le circuit constituent une ” formidable vitrine internationale pour la Région “, comme se gargarisent des mandataires wallons.
Il faut dire qu’aujourd’hui, de nombreux pays dépensent des fortunes autrement plus astronomiques pour attirer des événements sportifs. Bahreïn, Abou Dhabi ou Singapour misent, eux aussi, sur la F1 avec des circuits neufs ; Dubai a sa course cycliste ; le Qatar s’est acheté le Mondial de football 2022 ; etc. Enfin, la piste ardennaise accueille 23 courses et 125 événements par an. Sa gestion par la SA Le Circuit de Spa-Francorchamps a été restructurée en 2011 avec la fusion entre les infrastructures et l’animation. Une nouvelle directrice (Nathalie Maillet) vient d’être désignée. Elle a l’ambition de diversifier les activités, d’élargir le public aux familles et de parvenir à le fidéliser. C’est le même genre de politique que poursuit le ministre de l’Economie Jean-Claude Marcourt depuis quelques années.
Désormais, l’idée est d’utiliser le circuit comme ” produit d’appel ” pour développer tant des activités économiques dans le domaine de la mobilité que des attractions touristiques nouvelles à proximité (voir ci-contre). Cela permettrait de ne plus considérer Spa-Francorchamps comme un coût mais comme un investissement. Jusqu’ici, cette politique n’a pas encore produit ses effets. Mais, au moins, le signal de départ a été donné.
