Siemens offre de discuter coopération avec Alstom

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Le géant industriel allemand Siemens a indiqué dimanche avoir fait part au français Alstom “de sa disposition à échanger sur les questions stratégiques soulevées par une coopération future”.

Le groupe allemand n’évoque pas une offre de rachat de la division énergétique du Français pour “sauver” ce dernier de l’Américain General Electric, une possibilité avancée samedi par une source proche du dossier à Paris. Le PDG du géant américain GE était attendu ce dimanche à Paris pour des discussions au sommet en vue d’une telle acquisition.

Bien que l’Etat français ne soit plus actionnaire de l’entreprise depuis 2006, le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg s’est invité dans le dossier, justifiant son interventionnisme par la nécessité de prémunir la France du risque de perdre un centre de décision et d’éventuels emplois. C’est dans ce contexte qu’une “source proche du dossier” avait fait part samedi de l’intérêt de Siemens. Ceci avait surpris les analystes car lors du sauvetage d’Alstom en 2003-2004 alors au bord de la faillite, l’Etat français s’était opposé à un rachat par Siemens. Le PDG d’Alstom Patrick Kron est en outre viscéralement opposé à un rapprochement avec l’Allemand.

Enfin, la transaction serait évaluée à une dizaine de milliards d’euros, somme que Siemens serait bien en peine de mettre sur la table, alors que GE dispose d’une importante trésorerie qu’elle ne rapatrie pas aux Etats-Unis pour raisons fiscales.

Si l’opération GE/Alstom aboutissait, elle serait un coup dur pour Siemens qui ferait face à un concurrent dans des domaines d’activité primordiaux (équipements électriques, turbines, lignes à haute tension…).

Alstom “informera le marché d’ici mercredi” Le groupe français Alstom, a quant à lui annoncé qu’il “approfondit sa réflexion stratégique et informera le marché d’ici mercredi matin”.

“Dans cette attente, la société a demandé que la cotation de son titre reste suspendue” à la bourse de Paris, a ajouté le groupe. Un conseil d’administration a par ailleurs démarré ce dimanche vers 18H00. Cette réunion s’annonçait mouvementée, alors que le gouvernement français a exprimé dimanche après-midi sa volonté de “disposer du temps nécessaire à un examen sérieux des propositions” formulées par les deux groupes étrangers, candidats au rachat de la branche énergie du fleuron industriel hexagonal.

Alstom représente un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros et emploie quelque 93.000 personnes dans le monde, dont plus de 1.300 en Belgique, selon les chiffres repris sur son site internet.

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