Scandale VW : la direction savait tout un mois avant le scandale

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Dès le 19 août, des responsables de Volkswagen admettaient en toute discrétion des irrégularités dans le logiciel. Une confession partielle intervenue un mois avant que le scandale éclate. Ironie du calendrier : on vient d’apprendre que l’ex-patron de VW a été le CEO le mieux payé d’Europe l’an dernier. Il a gagné moitié plus que le patron d’AB InBev…

Le management de Volkswagen aurait été au courant, un mois avant la révélation du scandale des manipulations des émissions des véhicules, des problèmes liés au logiciel de contrôle des émissions, selon le journal allemand Handelsblatt et le magazine Frontal21 de la télévision ZDF.

Dans un entretien avec l’autorité californienne de l’environnement CARB le 19 août, des responsables de l’entreprise avaient admis des irrégularités dans le logiciel, selon un document du Land de Basse-Saxe. Il s’agirait donc d’une confession partielle, intervenue avant le communiqué d’EPA du 18 septembre qui annonçait que VW avait manipulé les données lors des tests d’émission.

Selon l’agence de presse DPA, des ingénieurs de VW avaient partiellement reconnu les faits. Selon plusieurs médias allemands, la direction de Volkswagen avait discuté en interne sur les suites à donner avec les autorités américaines. Le 3 septembre, VW admettait que des résultats avaient été manipulés.

Un porte-parole de VW a précisé mercredi que l’entreprise était au courant depuis un moment de l’existence des problèmes mais qu’il n’était pas question de manipulation. Des discussions avaient eu lieu pendant des mois avec les autorités sur les problèmes d’émission, discussions menées par un technicien de VW, précise encore le porte-parole. C’est dans ce cadre qu’une rencontre avait été organisée avec le CARB.

Beaucoup de critiques laissant entendre que l’entreprise était au courant de la manipulation ont été adressées aux dirigeants de VW.

L’ex-patron de VW a été le CEO le mieux payé d’Europe en 2014

Cela fait tache, évidemment : Martin Winterkorn, ancien patron de VW, a été le CEO le mieux payé d’Europe en 2014, selon une étude du spécialiste des ressources humaines Towers Watson. L’Allemand a reçu environ 16 millions d’euros.

En septembre dernier, l’homme fort de Wolfsbourg a dû démissionner de son poste à la suite du scandale des manipulations de résultats d’émissions de certains moteurs VW. L’Indien Rakesh Kapoor, à la tête du fabricant britannique de produits d’entretien et de santé Reckitt Benckiser, se classe deuxième.

Martin Sorrell, du groupe de publicité britannique WPP, se classe troisième avec un gain de 13,3 millions d’euros. Enfin, Carlos Brito, CEO du brasseur belgo-brésilien AB InBev, a gagné 11,5 millions d’euros l’an dernier et s’inscrit en quatrième position.

Selon l’étude comparée des salaires des 100 plus importantes entreprises d’Europe, il apparaît que les dirigeants espagnols reçoivent les salaires les plus élevées (7,2 millions d’euros de moyenne).

USA : 120.000 clients de VW souscrivent aux compensations proposées

Le constructeur allemand présentera ce vendredi des remèdes aux autorités américaines, tandis que 120.000 de ses clients nord-américains ont souscrit aux compensations proposées.

“Nous espérons être en mesure d’annoncer bientôt les solutions que nous avons identifiées” pour que les véhicules concernés par le trucage soient réparés, a déclaré mercredi Michael Horn, patron du groupe en Amérique du Nord, au salon de l’automobile de Los Angeles. “Nous allons discuter vendredi” des “scénarios possibles et du calendrier” de leur mise en oeuvre, a ajouté Michael Horn, assurant que son groupe “coopère pleinement avec les régulateurs”.

Le salon de Los Angeles est le premier en Amérique du Nord auquel participe le groupe depuis que le scandale a éclaté en septembre.

Michael Horn, serré de près par les journalistes pour sa première apparition publique depuis qu’il a témoigné devant le Congrès américain le 8 octobre, a précisé que 120.000 clients dont les véhicules sont concernés par les trucages ont souscrit aux compensations financières proposées par le groupe, notamment une carte prépayée de 500 dollars. S’y ajouteront un bon d’achat d’une valeur équivalente qui pourra être dépensé chez les concessionnaires de la marque aux États-Unis et une assistance gratuite de trois ans en cas de panne. Cela représente 25% des clients concernés du groupe.

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