Saut d’index : pour ou contre ?

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La “bombe” a été armée par le CD&V, qui remet sur la table l’idée d’un saut d’index pour renforcer la compétitivité de nos entreprises… et réaliser une augmentation appréciable en ces temps de crise budgétaire. Les réactions ont été unanimement négatives, à l’avant-veille d’une grève générale.

POUR un saut d’index : le CD&V

Le CD&V, par l’intermédiaire de Steven Vanackere et Kris Peeters notamment, ont rappelé samedi que le saut de l’index restait une mesure à envisager dans le cadre du débat sur la compétitivité des entreprises. Le saut de l’index reste un levier qui permettrait de renforcer la position concurrentielle de nos entreprises et mettre l’emploi en sûreté, indiquait ainsi un porte-parole du CD&V samedi.

Dans un entretien au Tijd et à L’Echo, Steven Vanackere, ministre des Finances, n’a pas fermé la porte à une telle mesure, tout en précisant qu’elle restait “un éventuel instrument dans un possible problème de compétitivité de nos entreprises”, et qu’elle n’interviendrait en tout cas pas pour le prochain contrôle budgétaire.

Kris Peeters, ministre-président flamand (chrétien-démocrate lui aussi), a jugé l’idée intéressante : “Un saut de l’index peut apporter un plus à notre monde entrepreneurial et à notre économie.”

Un porte-parole du parti a répété que, pour le budget 2012, une telle mesure n’aurait plus d’effet et n’était pas à l’ordre du jour : “L’effet d’un saut d’index doit être mesuré dans le temps. Le procédé ne prend sens que s’il rapporte également sur le plan de la position concurrentielle et si l’on parvient à sécuriser l’emploi.”

CONTRE un saut d’index : le PS, le SP.a, Groen et la CSC

A l’avant-veille d’une grève générale, le débat sur le saut d’index n’a pas été apprécié de tous. “Il s’agirait d’un choix totalement erroné qui serait pour nous inacceptable”, a ainsi déclaré Marc Leemans, président de la CSC, qui estime que cela toucherait, une nouvelle fois, avant tout les plus fragilisés, les personnes sans emplois ou les bénéficiaires d’allocations sociales.

Des rangs de l’opposition aussi, des voix se sont élevées. Ainsi le député Groen Kristof Calvo, qui a critiqué tant le contenu que le moment de ce débat, estime que c’était là “jeter de l’huile sur le feu”.

Le PS a indiqué, quant à lui, qu’il restera toujours opposé à toute remise en cause du principe de l’indexation des salaires : “Le Parti socialiste s’est battu pour garantir ce principe dans l’accord de gouvernement, qui est très clair à ce sujet : maintien du mécanisme d’indexation automatique des salaires et des allocations tant pour soutenir la demande intérieure (la consommation) que pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens”, souligne le parti du Premier ministre dans un communiqué.

“A la veille d’une grève générale qui insiste notamment sur le caractère difficile des mesures rendues nécessaires par une crise budgétaire créée par d’autres que les travailleurs, allumer une telle polémique est une provocation pure et simple qui rendra encore plus difficile le rétablissement du dialogue social qui est un ciment de notre pays et le meilleur garant de notre compétitivité”, commente pour sa part Rudy Demotte, ministre-président (PS) wallon.

Le SP.a a indiqué samedi qu’il n’était pas favorable à un saut d’index. L’annonce du CD&V “est déraisonnable en ce qui concerne son timing et pas discutable en termes de contenu”, a indiqué Bruno Tobback, président des socialistes flamands par la voix de son porte-parole.

Trends.be, avec Belga

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