Ryanair voit son bénéfice net augmenter de 55% au 1er trimestre

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La compagnie aérienne à bas coûts Ryanair a publié lundi un bénéfice net en hausse de 55% pour le premier trimestre, en restant méfiante pour le reste de l’année en raison d’une vive concurrence et de l’ombre du Brexit.

Le groupe a dégagé un bénéfice net de 397 millions d’euros, dopé principalement par un effet calendaire favorable puisque les trois premiers mois de son exercice incluaient, contrairement à l’an passé, les fêtes de Pâques, une période très favorable au secteur aérien. S’y ajoutent de bonnes réservations pour la saison estivale et une facture de carburant en forte baisse.

Ce résultat est bien meilleur qu’attendu par les analystes, qui tablaient sur un chiffre de 342 millions d’euros. Ryanair se montre malgré tout prudente. L’environnement reste toujours pesant, le groupe mettant en avant la faiblesse de la livre britannique depuis des mois, de moindres revenus tirés des bagages ou encore des conséquences des récents attentats à Manchester et Londres.

En particulier, la chute de la devise britannique, conséquence des craintes des investisseurs quant au Brexit, amoindrit mécaniquement les revenus tirés du marché britannique, qui représente un quart du chiffre d’affaires du groupe, dont les comptes sont publiés en euro. Ryanair, première compagnie européenne en nombre de passagers transportés, fait dans le même temps face à une forte concurrence dans le ciel européen ce qui tire vers le bas les tarifs et pèse donc sur la rentabilité. Elle s’attend ainsi à ce que ses tarifs moyens reculent d’environ 5% au cours du premier semestre et estime que “le contexte tarifaire va rester très concurrentiel au second semestre”. “Nos réservations sont solides mais nous faisons face à une importante concurrence”, a confirmé Neil Sorahan, le directeur financier de l’entreprise.

Un constat déjà partagé la semaine passée par sa rivale EasyJet. Le chiffre d’affaires a, lui, connu un bond de 13%, à 1,91 milliard d’euros. Le nombre de passagers transportés par Ryanair a, pour sa part, crû de 12%. La compagnie aérienne maintient ses prévisions antérieures de bénéfice sur l’ensemble de l’exercice 2017-2018 en hausse de 8%, à 1,4-1,45 milliard d’euros.

Elle prévient cependant que cet objectif reste très dépendant des réservations pour cet été, de l’évolution des tarifs et de l’absence de nouvel attentat, de grèves ou de “développements négatifs liés au Brexit”. Faute de certitudes sur un accord pour les compagnies aériennes, Ryanair avait expliqué qu’elle pourrait être contrainte d’annuler des vols six mois avant la date butoir de mars 2019, date prévue pour la fin des négociations sur le divorce entre l’UE et le Royaume-Uni.

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