Ryanair toujours en forte croissance

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Le numéro un du low cost aérien tire parti de la crise. Il annonce des résultats 2013 en hausse de 13% (chiffres d’affaires et bénéfices). Il estime profiter des lignes abandonnées par les concurrents réguliers en difficulté.

La crise de l’euro ne semble toujours pas avoir de prise sur Ryanair. La compagnie a annoncé un chiffre d’affaires de 4,884 milliards d’euros et un bénéfice de 569 millions d’euros pour l’année 2013 (clôturée en mars). Soit une hausse de 13%. Le trafic a, lui, augmenté de 5% à 79,3 millions de passagers. Ryanair parvient donc à dégager un peu plus d’argent par passager. Les grands aéroports ouvrent leur porte La compagnie irlandaise profite d’un changement profond du marché. Les compagnies régulières concurrentes, comme Brussels Airlines en Belgique, sont toutes en train de réduire leurs coûts. Elles suppriment des lignes non rentables pour elles, mais qui le sont pour Ryanair, dont la structure de coût est particulièrement basse. Le phénomène joue aussi en faveur d’EasyJet.

“Il y a d’extraordinaires opportunités de croissance en Europe pour les 5 prochaines années” a déclaré Michael O’Leary, le CEO de Ryanair, lors d’une conférence aux analystes financiers. Les marchés visés sont surtout situés au nord de l’Europe : la Scandinavie, l’Allemagne, et aussi en Europe centrale (Pologne, Slovaquie, Tchéquie). Ryanair vise 20% de part de marché d’ici 5 ans. Elle est numéro un en Espagne, et annonce avoir dépassé Alitalia et LOT dans leurs marchés respectifs (Italie et Pologne).

“Nous ouvrons des nouvelles routes vers de grands aéroports allemands qui n’auraient auparavant jamais parlé avec nous” continue Michael O’Leary. Il faut dire que Ryanair n’accepte, comme ses passagers, que des tarifs aéroportuaires très bas par passager. Argument : le volume compensera.

Un souci : y aura-t-il assez d’avions ? Jusqu’ici les grands aéroports n’ont jamais accepté les conditions de Ryanair, seuls les petits y ont trouvé intérêt. La fermeture de lignes de compagnies régulières comme la Lufthansa ou SAS et le succès durable des low cost poussent certaines grandes plateformes à devenir plus flexibles. Certains aéroports seraient prêts à consentir des tarifs plus bas en échange d’un volume garanti.

L’aéroport de Zaventem, Brussels Airport, a eu des contacts avec Ryanair, mais indique n’avoir pas proposé de conditions particulières. Après l’avoir envisagé, il a renoncé à proposer un service et des tarifs spécifiques pour les compagnies low cost.

Le souci principal de Ryanair est de disposer de suffisamment d’avions pour répondre à la demande qu’elle anticipe. La compagnie devrait connaître deux années de creux avec le renvoi d’avions aux entreprises de leasing. “Cela réduira la flotte de 305 à 290 avions d’ici mars 2014” indique une note de Morgan Stanley. Il faudra attendre deux ans avant que le nombre d’avions reparte à la hausse, jusqu’à 375 en 2019. La compagnie pourrait allonger des contrats de leasing pour améliorer la capacité.

Robert van Apeldoorn

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