Royal Boch n’est plus
La faillite de la faïencerie louviéroise Royal Boch a été prononcée jeudi matin par le tribunal de commerce de Mons en l’absence de l’homme d’affaires Patrick De Maeyer qui avait repris l’entreprise. Aucun nouveau repreneur ne s’est fait connaître avant la fin de la réorganisation judiciaire qui se terminait ce 2 avril.
Le tribunal avait nommé le 2 février un administrateur provisoire, Monique Blondiaux, pour prendre les décisions ad hoc sur le volet social concernant les 34 travailleurs de l’entreprise. Patrick De Maeyer refusait en effet de rompre les contrats des ouvriers bien que les bâtiments de la faïencerie situés à La Louvière ont été complètement rasés.
La faillite de Royal Boch a finalement été prononcée et deux curateurs ont été désignés.
L’homme d’affaires, faisant preuve d’une mauvaise foi manifeste, selon le magistrat, est soupçonné d’avoir acquis la faïencerie uniquement dans le but d’effectuer une transaction commerciale. L’objectif de Patrick De Maeyer serait de déplacer la production de la faïencerie à l’étranger.
“Des produits estampillés Royal Boch et issus d’un savoir-faire asiatique ont été retrouvés chez Carrefour”, a commenté un des employés.
Le tribunal du travail se penchera ce jeudi encore sur la situation des membres du personnel. Pour que leur situation soit régularisée et qu’ils puissent percevoir des allocations de chômage, le tribunal devrait mettre fin au contrat de travail qui les lie toujours actuellement à la faïencerie.
Faillite de Royal Boch : les travailleurs tristes mais soulagés
Alors que la faillite de la faïencerie louviéroise a été prononcée jeudi matin par le tribunal de commerce de Mons, les travailleurs semblaient tristes mais soulagés. Ils pourront bénéficier d’allocations de chômage. “C’est la fin d’un long cauchemar, a indiqué un porte-parole de la FGTB. Nous nous battions depuis longtemps pour que la faillite de l’entreprise soit prononcée, ce qui est enfin le cas ce jeudi matin.”
Les 34 travailleurs de l’entreprise n’étaient plus payés depuis le mois de décembre et, toujours sous contrat de travail chez Boch, ne pouvaient pas bénéficier d’allocations de chômage. “Les travailleurs sont donc soulagés à ce niveau. Mais ils sont très tristes car, pour ces personnes, dont la plupart ont une ancienneté de 30 à 40 ans dans l’entreprise, c’est une page d’histoire qui se tourne. De plus, ils se retrouvent sans emploi et, à leur âge, beaucoup se demandent quelles sont les perspectives d’avenir.”
La FGTB s’est par ailleurs inquiétée du fait que l’actionnaire majoritaire de Royal Boch, Patrick Demaeyer, reste propriétaire de la marque : “Cela rend impossible, pour l’heure, la vente des produits Boch par la curatelle. Ce dossier reste à traiter le plus vite possible.” La FGTB a enfin déploré l’attitude “dédaigneuse” de Patrick Demaeyer, qui s’était fait représenter par son avocat devant le tribunal du commerce.
Faillite de Royal Boch : “Le soulagement n’est pas total !” (Setca)
“Les contrats de travail vont pouvoir enfin être rompus et les travailleurs, qui n’étaient plus payés de depuis décembre 2010, auront donc droit rapidement aux allocations de chômage”, a indiqué une porte-parole du Setca-Centre. Pour le syndicat, le soulagement n’est toutefois pas total, car l’intention était de tout mettre en oeuvre pour envisager une relance de l’activité. La production de l’entreprise à La Louvière est arrêtée depuis de longs mois. Les bâtiments de l’usine ont quant à eux été détruits.
“Notre soulagement sera presque complet quand les curateurs auront récupéré la marque Royal Boch, pour l’instant dans les mains de l’ancien actionnaire Patrick De Maeyer. Nous le soupçonnons d’avoir détourné des stocks vers d’autres sociétés. Les stocks sont en effet les actifs de la société qui, s’ils étaient vendus, devraient servir à apurer le passif social. Les travailleurs sont en effet les premiers créanciers de Royal Boch. Enfin, nous estimons que la Région wallonne doit tout mettre en oeuvre pour récupérer les 950.000 euros de prêt octroyés à Patrick De Maeyer lors de sa soi-disant reprise de l’entreprise.”
Royal Boch : Patrick De Maeyer condamné à donner de l’emploi
Le tribunal du travail de La Louvière a condamné jeudi Patrick De Maeyer à fournir un emploi aux 34 ouvriers encore sous contrat avec lui. Cette décision devrait permettre une rupture rapide des contrats, Patrick De Maeyer étant dans l’impossibilité matérielle de répondre à la demande du tribunal. Ce qui leur permettra de percevoir des allocations de chômage.
Cela faisait plusieurs mois que Patrick De Maeyer ne leur versait plus aucun salaire tout en refusant de leur donner leur préavis. Selon Marianne Pétré, conseil des ouvriers, il s’agit d’une véritable mise à mort d’une entreprise historique. “Patrick De Maeyer s’est limité à spolier l’entreprise et à jouer avec les ouvriers et leur travail.”
Trends.be, avec Belga
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