Repousser la pension… mais dans quelles conditions ?

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La politique de l’emploi se focalise sur l’âge de la retraite et la durée de la carrière mais ne tient pas assez compte des conditions de travail, comme le stress ou les contacts informels au sein des entreprises.

Les travailleurs occupant un emploi exigeant d’un point de vue émotionnel sont ceux qui se sentent le moins capables d’occuper le même job jusqu’à 60 ans, ressort-il d’une étude réalisée par la KU Leuven (Onderzoeksinstituut voor Arbeid en Samenleving) et dont les grandes lignes ont été présentées mardi par l’European Trade Union Institute (ETUI).

Sur base de 22 indicateurs (rémunération, durée du travail, contenu et conditions de travail, etc.), l’étude a classé les emplois en sept catégories. Parmi celles-ci, on retrouve les emplois qui obtiennent un score intéressant pour tous les indicateurs (saturated jobs, 18 % du total), ceux qui obtiennent un score positif pour la majorité des indicateurs (full time balanced work, 13 %), les jobs exigeants d’un point de vue émotionnel (13 %), les emplois hautement répétitif (9 %) ou encore les jobs “non décents”, qui obtiennent un mauvais score dans la plupart des critères (14 %).

L’étude met en évidence le fait que les “meilleurs” ou “pires” emplois ne sont pas forcément les meilleurs et pires pour la santé des travailleurs. Ainsi, la catégorie full time balanced work obtient les meilleurs résultats tandis que les emplois considérés comme “non décents” affichent de meilleurs scores, tant au niveau santé physique que psychologique, que les emplois exigeants d’un point de vue émotionnel. Dans cette dernière catégorie, les travailleurs sont davantage stressés et sont en contact avec des personnes n’appartenant pas à l’entreprise (clients, etc.).

A la question de savoir s’ils se sentent capables de faire le même emploi jusqu’à 60 ans, 75 % des travailleurs occupant un full time balanced work répondent positivement. A l’inverse, à peine 32 % des personnes ayant des jobs exigeants d’un point de vue émotionnel estiment pouvoir occuper le même emploi jusqu’à 60 ans.

Un élément qui met en évidence l’importance de la “soutenabilité émotionnelle” du travail occupé. Selon Tom Vandenbrande, un des auteurs de l’étude, “la politique de l’emploi se focalise sur l’âge de la retraite et la durée de la carrière mais ne tient pas assez compte des conditions de travail”, comme le stress ou les contacts informels au sein des entreprises.

Trends.be, avec Belga

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