Renault VS PSA : 1-0

Alors que le constructeur français PSA Peugeot-Citroën annonce la fermeture de son site d’Aulnay et la suppression de 8000 emplois, il en est d’autres – allemands notamment mais pas seulement – qui continuent à dégager des marges acceptables, voire confortables. Trends-Tendances met en face à face le franco-japonais Renault avec PSA (Peugeot-Citroën).

Les constructeurs allemands font rêver leurs concurrents européens et américains avec la marge confortable de leurs véhicules. En 2011, Audi dégageait 12,1 % de marge opérationnelle, la marque Volkswagen 4 %, contre 0,8 % pour Renault (toutes marques confondues) et une marge négative pour PSA Peugeot Citroën. Ce dernier espère renverser la vapeur en réduisant drastiquement ses coûts, comme l’a confirmé l’annonce faite ce matin. Et en montant en gamme avec une ligne de modèles plus stylée et plus chère : DS, chez Citroën, et la 508 chez Peugeot.

Ce type de politique présente deux inconvénients : il implique des investissements au moment où PSA doit être attentif à sa dette. Et peut prendre plusieurs générations de modèles avant de dégager un résultat tangible. Le groupe estime que les premiers résultats sont encourageants. En 2011, les modèles DS3 se sont vendus en moyenne à 20.900 euros, 3.000 euros de plus que les Citroën C3 de taille équivalentes. Rebelote avec le DS4 lancée en mai, vendue en moyenne à 25.700 euros, soit 2.600 euros de plus que les modèles C4 de taille équivalente.

Renault, de son côté, semble avoir abandonné le haut de gamme en ne renouvelant pas le modèle Espace, qui a pris de l’âge. Et en renonçant à donner un successeur à la Vel Satis. Cette dernière, fort peu vendue, a été remplacée par un modèle de la filiale coréenne, la SM5 de Samsung, “rebadgée” et adaptée aux goûts européen, sous le nom de Latitude. En attendant peut-être un modèle plus original, issus d’un accord avec Mercedes, avec qui Renault va produire des utilitaires.

Un ADN différent

Renault. Le constructeur était une entreprise publique. Mais l’Etat français ne détient plus aujourd’hui que 15,01 %, devant Nissan (15 %). Le constructeur a accumulé les pertes dans les années 1980 avant de devenir un constructeur rentable, privatisé. Il est alors venu au secours du japonais Nissan, en grave difficulté en 1999, dont il a conservé une lucrative participation. Il a racheté le roumain Dacia, qui est devenu la base de la stratégie de la gamme des voitures low-cost “entry”, et exerce le contrôle d’AvtoVaz, le premier constructeur russe (Lada), avec Nissan. Etant minoritaire chez Nissan et AvtoVaz, les ventes et les quantités produites par les deux constructeurs ne sont pas intégrées dans les chiffres de Renault (4,6 millions de véhicules pour Nissan en 2011, 1,1 million pour Avtovaz).

PSA Peugeot Citroën. A la différence de Renault, PSA est toujours une entreprise familiale, contrôlée par les Peugeot. Le groupe a absorbé Citroën en 1976 -dont la marque a été maintenue- et Chrysler France (Simca) en 1978. Deux opérations qui ont imposé une longue digestion. Le groupe a développé d’importants partenariats et des joint venture pour réduire les frais de développement et de production sur les camionnettes et les grands monospaces (avec Fiat), sur les petits modèles (avec Toyota), sur des moteurs diesel (avec Ford) et à essence (avec BMW). Egalement en Chine, avec le groupe Dongfeng, importante joint venture.

Trends.be

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