Renault épinglé pour “dépassement des normes” sur le diesel, “pas de logiciel de fraude”

© AFP

Le constructeur automobile Renault et deux de ses concurrents étrangers ont été épinglés en France jeudi pour “dépassement des normes” d’émissions de CO2 et d’oxydes d’azote (NOx) sur des moteurs diesel.

Des tests menés sur une centaine de véhicules dans la foulée du scandale des moteurs truqués du géant allemand Volkswagen ont en revanche confirmé qu’il n’y avait “pas de logiciel de fraude sur la marque Renault”, selon la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal.

La cas de Renault n’est “en aucun cas” comparable à celui de Volkswagen, qui a délibérément truqué des moteurs diesel, a estimé jeudi à Berlin le ministe français de l’économie Emmanuel Macron.

“Il ne s’agit en aucun cas d’une situation comparable à celle de Volkswagen”, a déclaré le ministre lors d’un déplacement dans la capitale allemande. Il était interrogé sur les récentes perquisitions effectuées chez le groupe français Renault par les services de la répression des fraudes, révélées ce jeudi par les syndicats. M. Macron a indiqué à Berlin qu’il maintenait “sa confiance dans le groupe Renault”, précisant que ses services avaient procédé “à plusieurs contrôles et perquisitions depuis le mois de septembre dernier afin de vérifier la fiabilité et la qualité des informations transmises au consommateur” et que Renault, dont le cours de Bourse a dégringolé de plus de 10% jeudi, avait été seulement “l’un des constructeurs contrôlés”.

“Il est important que dans les discussions que ce groupe, comme les autres groupes et les autres constructeurs français, ont en France avec d’une part la commission indépendante en charge de ces tests, et les services de mon ministère, toute les clarifications puissent être établies”, a ajouté M. Macron. Outre les contrôles effectués par les services de M. Macron, les différents modèles de voitures font en France l’objet de tests techniques sur les niveaux réels d’émission de gaz polluants, à l’initiative du ministère de l’Environnement. La ministre Ségolène Royal a ordonné ces vérifications juste après la révélation par Volkswagen qu’il avait équipé 11 millions de moteurs diesel d’un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution. Ces examens ont révélé un dépassement de normes de dioxyde de carbone (CO2) et d’oxydes d’azote (NOx) chez Renault et deux autres marques étrangères, a indiqué Mme Royal jeudi, mais pas l’utilisation d’un logiciel fraudeur comme chez Volkswagen.

Des perquisitions

Le constructeur automobile Renault a confirmé jeudi avoir été l’objet de perquisitions des services français de la répression des fraudes mais assuré qu’aucun logiciel truqueur n’avait été détecté sur ses moteurs diesels dans les investigations consécutives au scandale Volkswagen.

L’annonce un peu plus tôt par des syndicats du groupe de telles perquisitions conduites la semaine dernière a fait chuter le titre Renault à la Bourse de Paris et l’ensemble des valeurs automobiles sur plusieurs places européennes. Touché par cette dégringolade, l’autre grand constructeur français, PSA Peugeot Citroën a indiqué “ne pas avoir fait l’objet d’une perquisition” et assuré lui aussi que les tests des autorités françaises sur ses modèles n’avaient pas montré d’anomalies.

Les perquisitions chez Renault ont visé le siège social du constructeur à Boulogne-Billancourt, près de Paris, et deux de ses centres d’ingénierie à l’ouest et au sud de la capitale française, selon la direction qui ne précise pas quand elles ont eu lieu. Renault les a présentées comme un “complément d’investigation” ayant “vocation à valider définitivement les premiers éléments d’analyse” d’une commission d’enquête technique indépendante mise en place en France dans la foulée du scandale Volkswagen.

“D’ores et déjà”, a affirmé le constructeur, les tests menés dans ce cadre ne mettrait “pas en évidence la présence d’un logiciel truqueur équipant les véhicules Renault”. A la Bourse de Paris, le titre Renault perdait encore 11,5% en début d’après-midi, après avoir dévissé de plus de 20% à la mi-journée. L’action PSA Peugeot Citroën était en repli de plus de 4%, après avoir perdu plus de 9% auparavant. La révélation des perquisitions chez Renault a également fait s’écrouler en fin de matinée les valeurs automobiles sur plusieurs autres Bourses européennes, notamment Francfort et Milan, en réveillant le spectre du scandale Volkswagen.

Partner Content