Qui seront les businesswomen de l’année?

Qui succèdera à Anne-Catherine Trinon (ACT), Laurence Koutny (Godiva) et Amélie Alleman (Akros Solutions) ? Réponse le 8 mai, lors des remises des Trends Business Women Awards, qui sont pour la première fois ouverts aux CEO, managers et fondatrices du nord du pays. En attendant la cérémonie de clôture, le public peut voter jusqu’au 4 mai.

Trends Business Women Awards : plus de 1000 votes dès le 1er jour, vous avez jusqu’au 4 mai pour élire votre femme d’affaire !

Tout est parti d’un constat : avec une seule lauréate au bout de 29 éditions, question parité, le bilan du Manager de l’Année n’est pas fameux… Sacrée en 2003, à l’époque où elle était administratrice de Ronveaux, Marie-Anne Belfroid reste jusqu’à présent la seule femme francophone à avoir reçu ce titre convoité. Même constat au nord du pays, où Martine Reynaers (Reynaers Aluminium) fut consacrée la même année.

N’y avait-il donc aucune autre businesswoman belge à récompenser ? Les femmes d’affaires belges seraient surtout très (trop ?) discrètes et par conséquent, moins remarquées sur la scène médiatique, a fortiori dans la presse économique. Inverser cette tendance : telle était l’ambition de Trends-Tendances en organisant pour la première fois le concours Trends Business Women Award.

L’évènement célèbre aujourd’hui sa troisième édition et est pour la première fois national, alors que seules des candidates francophones avaient été récompensées en 2012 et 2013. Une centaine de candidatures (émanant des femmes elles-mêmes ou de leur entourage) ont été reçues cette année. C’est une nette augmentation par rapport aux éditions précédentes. Après un screening financier des entreprises représentées, seules neuf d’entre elles ont finalement été retenues par un jury regroupant journalistes, représentants académiques et chefs d’entreprises dont les identités ont été tenues secrètes (comme pour l’élection du Manager de l’Année), histoire, notamment, d’éviter toute tentative de lobbying…

Les portraits des trois femmes retenues dans chaque catégorie (CEO, manager et fondatrice) sont à découvrir dans les pages suivantes. Le public est amené à voter jusqu’au 4 mai sur le site web de l’évènement (www.trendsbusinesswomen.be). Ces voix seront additionnées à l’avis (majoritaire) du jury, qui sera amené à se prononcer une seconde fois en se basant sur des critères précis : évolution financière positive de l’entreprise, l’ancienneté en interne, la gestion d’un évènement important pour la société, etc. C’est aussi et surtout le caractère inspirant et charismatique de ces femmes qui sera souligné, elles qui deviendront en quelque sorte des ambassadrices du monde des affaires belge.

En 2013, Anne-Catherine Trinon (ACT) avait été récompensée dans la catégorie CEO, Laurence Koutny (Godiva) avait été sacrée en tant que manager et Amélie Alleman (Akros Solutions) s’était vu attribuer le prix “starter” (remplacé cette année par celui de la meilleure fondatrice). Leurs successeures seront connues lors d’une cérémonie de clôture qui se déroulera le jeudi 8 mai à Flagey (Bruxelles). La proclamation des lauréates sera précédée d’une présentation de Saskia Van Uffelen, nouvelle CEO d’Ericsson Benelux et ancienne dirigeante de la société informatique Bull.

La troisième édition du Trends Business Women Award sera-t-elle la dernière ? Trop tôt pour le dire, mais une chose est certaine : cet évènement est appelé à disparaître à l’avenir. Le jour où les femmes seront naturellement nominées pour le prix du Manager de l’année. On y travaille.

CEODominique Leroy – Belgacom Difficile de parler de femmes au top sans évoquer celles dont le nom fut sur toutes les lèvres en début d’année 2014. Dominique Leroy, 50 ans, aurait certes pu arriver à la tête de Belgacom dans des conditions moins houleuses, mais elle est décidée à laisser sa marque en tant que première femme à la tête d’une entreprise publique : retour de la croissance en 2016, accélération des investissements dans le haut débit, simplification de l’organisation interne, imposer Proximus comme marque unique… Un défi.

Mais Dominique Leroy en a déjà relevé plusieurs. Comme responsable de la division Consommateurs chez Belgacom, c’est elle qui a dû, en 2013, juguler la perte des clients en téléphonie mobile. Ses 24 années passées précédemment chez Unilver, notamment comme managing director, l’ont sans conteste conditionnée aux challenges.

Evelien Putman – Tailormade Logistics Entrée néophyte dans une entreprise en pleine crise, dans une conjoncture générale de surcroît en berne, Evelien Putman, 39 ans, a pris la tête de la SA Tailormade Logistics au mois d’avril 2009. Le groupe, spécialiste logistique bien connu de la zone portuaire de Gand, possède des filiales à Göteborg (Suède) et à Lyon (France). Les deux tiers des titres sont détenus par Bert Vandecaveye, le deuxième mari d’Evelien Putman, rencontré à l’occasion d’une mission en Scandinavie. Il faut savoir qu’auparavant, la jeune femme était attachée commerciale pour Flanders Investment & Trade à Helsinki.

A l’époque, Tailormade Logistics était en très mauvaise posture. Les observateurs ont apprécié la manière dont la CEO a redressé le groupe, en privilégiant une communication claire et une approche raisonnable sans se départir de son caractère bien trempé. Evelien Putman conduit aussi des camions… car elle veut tout connaître du terrain.

Barbara Stadsbader – Secretary Plus Depuis la mi-2009, Barbara Stadsbader est CEO du bureau de sélection et de recrutement Secretary Plus Belgium, une division du groupe néerlandais USG People, spécialisé dans le travail intérimaire. Elle était auparavant la directrice générale d’USG Finance Professionals, une autre division du groupe.

Secretary Plus est n° 1 sur le marché de la sélection, de la formation et de l’outsourcing d’assistants de direction multilingues, une profession toujours en situation de pénurie. Barbara Stadsbader connaît mieux que quiconque l’importance des défis auxquels le secteur du travail intérimaire est confronté: “L’émergence des réseaux sociaux en ligne remet sérieusement en cause le rôle de l’intermédiaire. Il est donc crucial de penser et d’agir autrement. Agée de 42 ans, Barbara Stadsbader a entamé sa carrière comme project manager chez Lernout & Hauspie Speech Products. Toujours soucieuse d’innover, elle a ouvert Assistant Plus Online Solutions, son premier bureau de services de ressources humaines en ligne. “C’est peu dire que mon équipe et moi caressons, pour Assistant Plus, de grandes ambitions”, conclut la lauréate de l’édition 2009 du Best Innovator Award dans la catégorie PME.

Manager Aline Paulus – Business Unit Manager chez Ascento Imposer un nouveau nom sur le terrain hyper concurrentiel des ressources humaines : la tâche assignée à Aline Paulus lors de son arrivée chez Ascento était de taille. Depuis 2009, cette Liégeoise de 42 ans s’emploie à faire en sorte que son entreprise devienne aussi connue en Wallonie qu’elle l’est en Flandre. Avec un certain succès : les chiffres de vente sont passés de 0 à 1,414 million d’euros tandis que son équipe compte aujourd’hui 14 personnes. Elle a réussi à décrocher deux gros projets d’outplacement avec Caterpillar et Carsid et travaille avec plusieurs clients de taille (Ikea, Arcelor, Aldi…).

Trouver sa voie professionnelle fut un long processus : elle rêvait d’être journaliste, a d’abord travaillé comme professeure, puis dans l’administration à Verviers et à Theux – sa commune – pour finalement se spécialiser dans les ressources humaines.

Katleen Vandeweyer – CFO de Worldline Agée de 44 ans, Katleen Vandeweyer a récemment fêté son 10e anniversaire au poste de CFO de la branche belge de Worldline, spécialiste des solutions de payement électronique. Worldline, qui fait partie de la société française cotée en Bourse Atos, était auparavant mieux connue en Belgique sous les noms d’Atos Worldline et de Banksys/BCC.

Katleen Vandeweyer était audit manager pour Arthur Andersen avant d’entrer, fin 1997, chez Banksys/BCC. “D’un ‘ministère des payements’ quasi communautaire piloté par les banques belges, nous nous sommes mués en une entreprise dynamique”, apprécie-t-elle. A la tête de 42 personnes, Katleen Vandeweyer est, entre autres, responsable du suivi financier des plans stratégiques pluriannuels de Worldline, dont elle contribue aussi à l’introduction en Bourse.

“Les études de faisabilité financière, les analyses budgétaires et les prévisions financières sont des instruments extrêmement précieux, gages d’innovation et de croissance de l’entreprise”, s’enthousiasme la Louvaniste, qui porte également la casquette d’administrateur indépendant d’IBA, société de hautes technologies médicales cotée en Bourse.

Caro Van Eekelen – Directrice générale d’Accor Benelux Antilles, Ghana, Italie, Suisse, Allemagne… Caro Van Eekelen a pas mal voyagé. Non comme touriste : les hôtels, elle n’y séjourne pas, elle les gère. Cette Hollandaise de 51 ans a commencé sa carrière au sein de la chaîne Golden Tulip, puis est passée chez Disneyland Resort Paris, où elle restera 14 ans. Elle a rejoint le groupe Accor en 2009, d’abord en tant que directrice pour les Pays-Bas et aujourd’hui,n pour le Benelux.

Caro Van Eekelen essaye de promouvoir la diversité de genres et des générations dans le monde économique. Elle est à la base d’une initiative visant à promouvoir l’accession des femmes à la direction d’hôtels afin d’arriver à une parité parfaite au sein du groupe. Et elle continue de voyager… puisqu’elle partage désormais son temps entre Bruxelles et Amsterdam.

Fondatrice Anne Bataille – Dentsu Aegis Network Belgium En 1990, ils étaient trois au sein de Crystal, un centre média indépendant. Vingt-quatre ans plus tard, cette société fondée par Anne Bataille fait partie de Dentsu Aegis Network, un holding regroupant une douzaine d’entreprises et employant 185 personnes. Elle est même devenue la CEO de la branche belge du holding. Crystal en a fait, du chemin ! Ce centre média fut racheté quatre ans après sa création par un groupe anglo-saxon et rebaptisé Carat, un nom qui “passait” mieux à l’international.

Anne Bataille perdit dans l’opération son rôle d’actionnaire mais continua à officier comme administrateur délégué. “La motivation d’un manager peut rester inébranlable, même après un retrait de l’actionnariat”, clame-t-elle. Ajoutant qu’aujourd’hui, à 63 ans, elle considère la société comme si elle était toujours la sienne.

Anne Dimmers – Captel Anne Dimmers est une autodidacte. A 17 ans, cette Liégeoise qui compte aujourd’hui 52 printemps rejoignait l’équipe du premier call-center installé en Belgique, au sein duquel elle allait travailler durant 15 ans, avant d’en devenir la directrice, chargée de sauver la structure de la faillite. Ainsi est née Captel, une société qui offre aujourd’hui des services à plus de 600 clients.

Anne Dimmers, administratrice déléguée de Captel, est aussi gérante de Captis, une filiale créée en 2008 pour gérer les relations avec les clients de Lampiris, et de Capestel, un centre de formation pour cadres et dirigeants situé à Ibiza. Son groupe compte aujourd’hui 125 collaborateurs (dont seulement deux hommes !) Son objectif est de dépasser la barre des 200 employés d’ici 2015-2016, tout en continuant à “chouchouter ses secrétaires”, elle qui résume son style managérial en un mot : maternel.

Rachida Aziz – Azira La styliste belgo-marocaine Rachida Aziz a créé sa marque, Azira, en 2008. La jeune femme qui a grandi à Anvers avant de s’installer à Bruxelles pour y étudier la théologie islamiste, puis travailler dans le secteur social, est très concernée par les aspects sociaux et éthiques. Elle a notamment donné des formations contre le racisme dans des écoles, tout en concevant des vêtements pour sa famille et ses amies.

Sa première collection a tout de suite fait mouche. Dès 2009, Rachida Aziz ouvrait Azira, la boutique de la rue Antoine Dansaert, à Bruxelles. La plupart des vêtements proviennent d’un atelier de Casablanca, qui emploie des mères célibataires généralement exclues du marché du travail. Les petites collections et les prototypes sont produits à Bruxelles, où la styliste collabore avec l’atelier Mulieris, qui contribue à l’insertion des femmes en difficulté.

Agée de 42 ans, Rachida Aziz envisage également de commercialiser ses vêtements à l’étranger. Il lui arrive de recourir au financement participatif : c’est seulement lorsque son site, www.azira.be, a enregistré suffisamment de commandes (acquittées) que les pièces sont produites.

Mélanie Geelkens, Bert Lauwers et Wolfgang Riepl

FEMMES GAGNANTES Les trois lauréates de l’édition 2013 : Laurence Koutny (manager), Amélie Alleman (starter) et Anne-Catherine Trinon (CEO).

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