Quatre questions pour mieux connaître le diesel

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Au coeur du scandale Volkswagen, les oxydes d’azote, et en particulier le dioxyde d’azote, sont des gaz d’échappement nocifs pour le système respiratoire, émis en plus grande quantité par les moteurs diesel.

Quels sont les principaux polluants émis par les moteurs diesel ?

Il s’agit de gaz appelés oxydes d’azote (NOx) – monoxyde d’azote et dioxyde d’azote – et des particules, c’est-à-dire des micro-poussières qui restent en suspension dans l’air. Les diesel ont initialement été mis en cause pour les niveaux d’émissions de particules. Mais sous la pression d’une réglementation de plus en plus contraignante depuis le début des années 90, beaucoup de progrès ont été réalisés sur ce point. Les constructeurs assurent que les nouveaux diesel n’en émettent pas plus que les moteurs à essence. Paradoxalement, les nouveaux filtres à particules, plus efficaces, associés à un catalyseur, ont entraîné une hausse des émissions d’oxyde d’azote (NOx). En outre, le dioxyde d’azote (NO2) contribue à la formation d’ozone, un autre polluant, lors de journées chaudes et ensoleillées.

Quels impacts sur la santé ?

La combustion des carburants, si elle n’est pas la seule source de pollution, contribue fortement, surtout en milieu urbain, à la dégradation de la qualité de l’air, dont les impacts sur la santé sont de mieux en mieux connus. Il a été prouvé que les particules fines (diamètre de 2,5 microns) peuvent causer des cancers du poumon, ce qui a valu aux gaz d’échappement du diesel d’être classé “cancérigènes certains” par l’Organisation mondiale de la santé en 2012. Elles sont aussi à l’origine d’autres maladies respiratoires et cardio-vasculaires, tout comme les oxydes d’azote. L’industrie, la construction, le chauffage au bois sont aussi des activités émettant des particules.

Le diesel est-il meilleur pour le climat ?

Oui, les moteurs diesel émettent moins de CO2, le principal gaz à effet de serre, par kilomètre parcouru que ceux fonctionnant à l’essence. Ce qui donne des arguments aux défenseurs des véhicules hybrides ou électriques, qui sont plus vertueux à la fois sur le plan de la pollution de l’air et du climat.

Pourquoi les tests de contrôle des polluants émis par les voitures sont contestés ?

Au-delà de la fraude commise par Volkswagen, qui a installé sur certains véhicules des logiciels pour repérer et fausser les contrôles, des ONG et des experts mettent en avant le fossé entre les conditions des tests d’homologation des véhicules et la conduite réelle. Ce décalage a permis aux constructeurs d’afficher de bonnes performances en décalage avec la réalité. Selon l’agence française de la maîtrise de l’énergie (Ademe), la norme européenne Euro 5, en vigueur depuis janvier 2011, plafonnait à 180 mg/km les émissions de NOx pour les diesel, mais en situation réelle les émissions moyennes sont d’environ 500 mg/km. Toujours selon l’Ademe, la nouvelle norme Euro 6, entrée en vigueur au 1er septembre, a apporté une amélioration mais il reste encore du chemin à faire. L’ONG spécialisée Transports et environnement estime que sur les nouveaux modèles diesel, les émissions de NOx sont cinq fois plus élevées en conduite réelle que lors des tests et dans ces conditions seulement un modèle sur 10 serait réellement en deçà du seuil réglementaire. Cette organisation met également en cause les niveaux officiels d’émissions de CO2.

Avec l’AFP

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