PSA Peugeot Citroën : les chaînes de montage à l’examen

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PSA Peugeot Citroën ferme son usine d’Aulnay (France) et annonce la suppression de 8.000 emplois en France, Opel va fermer une nouvelle usine à Bochum, en Allemagne… Premiers signes d’une restructuration en profondeur d’un secteur en surcapacité ?

L’Europe compte-t-elle trop d’usines automobiles ? C’est une rengaine bien connue en Belgique, mais qui prend une acuité particulière ces dernières semaines. PSA Peugeot Citroën annonce la fermeture de son usine d’Aulnay, dans la région parisienne. General Motors Europe va fermer l’usine Opel de Bochum (Allemagne), Iveco (Fiat) fermera cinq usines de camions d’ici à la fin de l’année. Les constructeurs ont généralement affronté la surcapacité en faisant le gros dos. Fermer une usine coûte cher en Europe et constitue un problème politique. Depuis la crise financière de 2008, à peine trois usines du Vieux Continent ont été fermées, dont Opel à Anvers, contre 18 aux Etats-Unis.

La France, l’Espagne et l’Italie en ligne de mire

Cette résistance passive pourrait se montrer insuffisante face au recul des ventes. Les volumes de 2007 n’ont jamais été retrouvés. Cette année, la baisse devrait représenter 1 million d’automobiles, soit 7 %, pour arriver à 13,5 millions. Le consultant AlixPartners (Allemagne) a publié une étude estimant que 40 % des usines européennes produisent trop peu pour être rentables. Les installations les plus touchées se situent “en France, en Italie et en Espagne, et aussi dans des marchés en croissance comme la Russie ou la Turquie”, indique le document.

Les constructeurs les plus sensibles à ce phénomène sont Fiat, PSA Peugeot Citroën, Ford, GM Europe (Opel) et Renault. D’autres souffrent beaucoup moins, comme BMW, Daimler ou Volkswagen.

Le CEO de Fiat, Sergio Marchionne, qui préside aussi l’association des constructeurs d’automobiles ACEA, exhorte ses collègues à coordonner une réduction de la capacité, et demande l’aide, dans la tâche, de la Commission européenne. La demande des constructeurs français ? Le retour des aides à l’achat de voitures.

Le patron de Fiat connaît bien le souci. La première usine du groupe, située au siège de Turin, Mirafiori, tourne à peine à 31 % de sa capacité. Une période de quatre jours de chômage technique a été lancée pour juillet, et concerne l’ensemble des effectifs, y compris – chose nouvelle – le personnel administratif.

ROBERT VAN APELDOORN

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